Dans un geste coordonné, plusieurs pays occidentaux, les États-Unis en tête, ont réclamé hier le départ du président syrien Bachar al-Assad en affirmant qu'il n'avait plus la légitimité de diriger son pays à la suite des assauts militaires lancés contre son peuple.

Le président américain Barack Obama a été le premier à exiger le départ du dictateur syrien en matinée hier et d'autres responsables politiques, dont Stephen Harper, lui ont emboîté le pas. L'homme fort de la Maison-Blanche a aussi annoncé que les États-Unis imposeraient de nouvelles sanctions très dures contre le régime, dont le gel des avoirs sur le sol américain.

«Nous avons à maintes reprises expliqué que le président Assad devait mener une transition démocratique ou démissionner. Il n'a pas mené [cette transition]. Dans l'intérêt du peuple syrien, le temps est venu pour le président Assad de se retirer», a soutenu M. Obama dans un communiqué, ajoutant que les États-Unis respecteraient la volonté de changement du peuple syrien.

C'était la première fois que le président américain demandait ouvertement le départ du dictateur syrien depuis le début des manifestations en mars. Quelque 2000 Syriens auraient été tués par les forces militaires au cours des cinq derniers mois.

Cette offensive diplomatique a eu lieu au moment même où le Conseil des droits de l'homme des Nations unies, dont le siège est à Genève, rapportait que les forces syriennes avaient vraisemblablement commis des crimes contre l'humanité en se livrant à des exécutions sommaires, torturant des prisonniers et malmenant des enfants.

Les membres du Conseil doivent tenir, lundi prochain, une session spéciale sur la situation en Syrie à la demande de l'Union européenne, des États-Unis et de pays arabes, a-t-on appris hier.

Sanctions canadiennes

Outre le premier ministre Stephen Harper, le président français Nicolas Sarkozy, la chancelière allemande Angela Merkel et le premier ministre britannique David Cameron ont fait une déclaration commune similaire à celle du président américain.

Dans un communiqué de presse, Stephen Harper a condamné sans équivoque le dernier assaut des forces militaires contre le peuple syrien.

«Le régime Assad a perdu toute sa légitimité en tuant sa propre population pour rester au pouvoir», a affirmé M. Harper.

«Je me joins au président Obama et aux autres membres de la communauté internationale qui réclament que le président Assad quitte son poste, qu'il renonce au pouvoir et qu'il parte immédiatement. La population syrienne a le droit de décider elle-même des prochaines étapes de l'avenir de la Syrie», a-t-il ajouté.

Le premier ministre a rappelé que le Canada avait imposé des sanctions il y a quelques semaines qui ciblent directement les membres et les partisans du régime syrien actuel.

Pour leur part, Nicolas Sarkozy, Angela Merkel et David Cameron ont appelé le président syrien Bachar al-Assad à «quitter le pouvoir» et se sont prononcés en faveur «de nouvelles sanctions fermes» contre son régime.

Leur déclaration a été publiée quelques minutes après un appel dans le même sens de l'Union européenne. Selon MM. Sarkozy, Cameron et Mme Merkel, «le président Assad, qui a recours à la force militaire brutale contre son propre peuple et qui porte la responsabilité de la situation, a perdu toute légitimité et ne peut plus prétendre diriger le pays».

«Nous l'appelons à tirer les conséquences du rejet total de son régime par le peuple syrien et à quitter le pouvoir, dans l'intérêt supérieur de la Syrie et de l'unité de son peuple», ont-ils déclaré.

Ils ont exhorté également le régime syrien «à mettre fin immédiatement à toute violence, à libérer les prisonniers de conscience et à permettre aux Nations unies de conduire sans entrave une mission d'évaluation de la situation».