Les autorités libyennes ont accusé jeudi un raid de l'Otan d'être à l'origine de l'explosion qui a détruit une maison et tué une femme et ses deux enfants dans un quartier à l'ouest de Zliten, ville disputée à 150 km à l'est de Tripoli.

Les autorités ont conduit des journalistes étrangers, dont celui de l'AFP, devant cette maison détruite, puis dans la mosquée voisine où étaient exposés le cercueil fermé de la mère et ceux, ouverts, des deux enfants âgés de 4 et 5 ans, le visage ensanglanté.

Les trois victimes ont ensuite été enterrées aux cris de «Allah Akbar» et «Nous sommes prêts à mourir en martyrs pour la Libye».

Le père de famille, Moustapha Naji, un enseignant de 35 ans, a raconté que le raid avait eu lieu jeudi matin vers 06H00 (04H00 GMT) alors qu'il se trouvait à la mosquée. Il a fait état de deux autres blessés graves dans sa famille.

Les combattants venus de l'enclave rebelle de Misrata, à 60 km à l'ouest de Zliten, ont annoncé cette semaine avoir progressé dans Zliten, ville stratégique sur la route côtière en direction de Tripoli. Mais le régime a rapidement démenti et assuré qu'il contrôlait totalement la ville.

Jeudi, le centre de la ville était contrôlé par le régime et les journalistes sur place n'ont pu constater aucune trace de combats. Sous une chaleur écrasante et en plein ramadan, l'activité y était limitée et quelques boutiques étaient ouvertes.

Selon les habitants, la ligne de front est située à une distance de 10 à 15 km à l'est du centre ville et des tirs intensifs d'artillerie venant de l'est pouvaient être entendus.

Les journalistes ont également été conduits dans une école détruite par un raid de l'Otan samedi, selon un responsable local et à l'université de droit sévèrement endommagée par un autre raid de l'Otan.