L'OTAN a averti mardi qu'elle bombarderait tout site civil, industriel ou agricole, en Libye, qui serait utilisé à des fins militaires par les troupes loyales au numéro un libyen Mouammar Kadhafi.

L'OTAN a frappé récemment une cimenterie d'où les soldats pro-Kadhafi tiraient avec un lance-roquettes multiple, a affirmé le porte-parole de l'opération Protecteur unifié, le colonel canadien Roland Lavoie.

«Les forces kadhafistes utilisent de plus en plus souvent des installations qui avaient au départ un usage civil», a-t-il dit, au cours d'une conférence retransmise par vidéo depuis le quartier général de Naples, dans le sud de l'Italie.

Ces installations peuvent être des étables, des bâtiments agricoles, des entrepôts industriels et commerciaux, des usines ou des centres de production agroalimentaire.

«En occupant et en utilisant ces installations, le régime (de Tripoli) les a transformées en sites militaires d'où il commande et conduit des attaques, leur faisant perdre ainsi leur statut protégé et les transformant en cibles militaires légitimes de l'OTAN», a souligné le colonel Lavoie.

L'officier canadien a cependant affirmé que l'OTAN «prenait les plus grandes précautions», notamment par la collecte des informations nécessaires, avant de bombarder des objectifs, de manière à éviter des pertes civiles.

Cette politique marque un durcissement de la stratégie de l'OTAN, bien décidée à prendre l'avantage après quatre mois de raids aériens contre la Libye qui n'ont pas encore réussi à briser la résistance des troupes fidèles au régime de Tripoli.

Selon le colonel Lavoie, la situation sur le terrain reste «très dynamique» et «très changeante», avec des batailles sur tous les fronts, les deux villes côtières de Brega et Misrata (est) étant toujours «âprement disputées».

Le soldats kadhafistes font tout pour ralentir l'avance vers Brega des rebelles du Comité national de transition (CNT, siégeant à Benghazi, ouest), recourant aux mines terrestres, mettant le feu à des tranchées remplies de pétrole, a-t-il souligné.

Quant à la ville de Misrata, tenue par les rebelles, elle continue d'être sous le feu de l'artillerie des troupes pro-Kadhafi.