L'armée quadrillait dimanche plusieurs quartiers de Homs (centre), théâtre de violences meurtrières depuis une semaine, tandis que les forces de sécurité procédaient à une campagne d'arrestations à Damas et Sakareb (nord-ouest), selon des militants.

L'armée, appuyée par des chars, et les forces de sécurité syriennes «ont été déployées en masse à Douar al-Fakhoura et autour du quartier al-Nazihin» à Homs, a indiqué à l'AFP Abdel-Karim Rihaoui, chef de la Ligue syrienne des droits de l'Homme.

Selon lui, l'opération vise apparemment à «préparer une opération militaire et sécuritaire dans la région».

Depuis une semaine, au moins 50 personnes ont péri, touchées par des tirs de l'armée ou tuées dans des affrontements entre opposants et partisans du pouvoir, à Homs, la troisième ville de Syrie, selon des militants.

Les habitants de cette ville située à 160 km au nord de Damas ont observé samedi une grève, tandis que l'armée encerclait la ville, la privant toujours d'eau et d'électricité.

Par ailleurs, des centaines de personnes ont été arrêtées dans les quartiers de Roukn Eddine et de Qaboune à Damas, selon M. Rihaoui.

«Des éléments de l'armée ont érigé des barrages aux voies d'accès à Qaboune, limitant les sorties et les entrées», a-t-il poursuivi.

«Des militaires armés de fusils mitrailleurs sont déployés aux entrées principales du quartier Qaboune et devant les mosquées», a pour sa part indiqué Rami Abdel Rahmane, chef de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), joint par téléphone à Londres.

«Les forces de sécurité ont également fouillé des maisons à la recherche d'armes et procédé à des arrestations», a-t-il ajouté, soulignant qu'elles avaient saccagé des maisons, mais en étaient ressorties les mains vides.

Les forces de sécurité ont également arrêté une quinzaine de personnes dans la ville de Sarakeb, dans la province d'Idleb (nord-ouest), a indiqué M. Abdel Rahmane.

«Des unités de l'armée déployées dans les environs de la ville ont ouvert le feu pour disperser des habitants de Sarakeb, qui s'étaient rassemblés pour couper l'autoroute reliant Alep (nord) à Damas», a-t-il dit.

Les habitants entendaient protester contre les mesures sécuritaires imposées dans la ville, théâtre de manifestations anti-régime de façon quasi quotidienne.

«Les forces de sécurité ont rouvert l'autoroute et procédé ensuite à des arrestations dans la ville», a-t-il expliqué.

Par ailleurs, le président syrien Bachar al-Assad a remplacé le gouverneur de Deir Ezzor (est), théâtre vendredi d'une manifestation massive contre le régime, selon l'agence officielle Sana.

Depuis le 15 mars, la répression du mouvement de contestation a fait plus de 1.400 morts civils, entraîné l'arrestation de plus de 12.000 personnes et l'exode de milliers d'autres, selon des ONG de défense des droits de l'Homme.