Le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Mouallem a mis en garde mercredi les ambassadeurs des États-Unis et de France contre un déplacement hors de Damas sans autorisation officielle.

«Nous imposerons une interdiction de déplacement de plus de 25 km hors de Damas, si les ambassadeurs continuent de violer les consignes» du ministère, a déclaré M. Mouallem, cité par une télévision officielle syrienne.

«J'espère que nous ne serons pas contraints de prendre une telle mesure», a-t-il lancé.

Les ambassadeurs des États-Unis et de la France à Damas, Robert Ford et Éric Chevallier, se sont rendus en juillet dans la ville rebelle de Hama, à 210 km au nord de Damas, qui a été le théâtre de manifestations massives contre le président Bachar Al-Assad. Ces visites ont été dénoncées par le pouvoir.

«Nous n'avons pas expulsé les deux ambassadeurs, car nous souhaitons garder de meilleures relations à l'avenir» avec Washington et Paris, a poursuivi M. Mouallem.

L'ambassade américaine avait affirmé que la visite de M. Ford à Hama visait à montrer que les États-Unis étaient «engagés à soutenir le droit du peuple syrien à se rassembler et à s'exprimer librement à travers des manifestations pacifiques».

Le ministère syrien de l'Intérieur avait accusé M. Ford d'avoir rencontré des «saboteurs» et de les avoir incités «à la violence».

La Syrie est en proie depuis quatre mois à un mouvement de contestation du régime du président Bachar Al-Assad, qui a répondu par une répression ayant déjà fait plus de 1400 morts civils, entraîné l'arrestation de plus de 12 000 personnes et l'exode de milliers d'autres, selon des ONG des droits de l'homme.