De hauts responsables de la diplomatie américaine ont récemment rencontré des représentants du régime de Mouammar Kadhafi et ont exhorté à cette occasion le dirigeant libyen à céder le pouvoir, ont déclaré lundi des responsables américains.    

Cette rencontre à caractère exceptionnel a eu lieu après que les États-Unis, ainsi que d'autres pays occidentaux, ont reconnu vendredi le Conseil national de transition (CNT) libyen en tant qu'autorité légitime en Libye, lors d'une réunion du groupe de contact à Istanbul.

Des émissaires américains «ont rencontré des représentants du régime (de Kadhafi) pour livrer un message clair et net selon lequel le seul moyen d'aller de l'avant est le retrait de Kadhafi», a déclaré une responsable américaine qui s'exprimait sous couvert d'anonymat.

«Il ne s'agissait pas d'une négociation, mais de faire passer un message», a-t-elle insisté, ajoutant: «il n'y a pas de nouvelle rencontre prévue, car le message a été livré».

La responsable américaine a refusé d'entrer dans les détails au sujet de cette rencontre.

Un autre responsable américain, actuellement en voyage en Inde avec la secrétaire d'État Hillary Clinton, a précisé que Jeffrey Feltman, secrétaire d'État adjoint chargé du Moyen-Orient, et Gene Cretz, l'ambassadeur américain en titre en Libye mais qui n'est plus présent dans ce pays, participaient à la réunion.

Ce responsable n'a pas dit qui représentait Kadhafi à cette réunion, indiquant seulement qu'elle avait eu lieu hors de Libye. La chaîne CNN, citant un porte-parole du régime de Kadhafi à Tripoli, a affirmé que les discussions avaient eu lieu samedi en Tunisie.

Cette décision doit simplifier notamment, sur un plan juridique, le recours aux 30 milliards de dollars du régime de Mouammar Kadhafi gelés aux États-Unis afin d'aider les rebelles.

«Le message était simple et sans ambiguïté, c'était le même que celui que nous délivrons en public: Kadhafi doit quitter le pouvoir pour qu'un nouveau processus politique puisse se mettre en place, reflétant la volonté et les aspirations du peuple libyen», a dit la responsable américaine.