Les rebelles ont progressé vers le centre de Zliten, à l'est de Tripoli, vendredi, au troisième jour de leur offensive sur deux fronts, mais l'OTAN a averti que les forces de Mouammar Kadhafi se réarmaient et se regroupaient.

Dans le même temps, des diplomates ont annoncé vendredi à Benghazi, fief de la rébellion dans l'Est, que l'ONU s'apprêtait à alléger les sanctions imposées à la Libye.

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a eu une conversation téléphonique jeudi avec le premier ministre libyen Baghdadi Mahmoudi et lui a demandé de cesser les combats et d'améliorer les conditions humanitaires.

À Washington, la Chambre des représentants a pour sa part voté un amendement interdisant au Pentagone de fournir des équipements militaires aux rebelles en Libye, bien que ce vote risque de rencontrer une forte opposition au Sénat.

Les insurgés ont déclenché mercredi leur offensive, repoussant les forces loyalistes de plusieurs kilomètres et s'emparant du hameau de Goualich, non loin de Roujbane, dans les montagnes berbères au sud de la capitale libyenne, bastion du régime. Ils ont parallèlement lancé une deuxième attaque, cette fois à partir de la ville côtière de Misrata, à 200 km à l'est de Tripoli.

Les rebelles ont affirmé, dans un communiqué, avoir avancé vendredi en direction du centre de Zliten, à 150 km à l'est de Tripoli, après des combats qui ont fait cinq morts et 17 blessés dans leurs rangs.

Les insurgés ont dit vendredi n'être qu'à un peu plus d'un kilomètre du centre-ville et avoir libéré plusieurs familles qui étaient emprisonnées par les loyalistes, qui ont fui vers l'ouest de Zliten.

Néanmoins, tout en confirmant que les insurgés avaient pris l'initiative dans l'Ouest et étaient «capables de lancer des attaques couronnées de succès», l'OTAN a souligné que les loyalistes étaient en train de se regrouper, de se réarmer et de contre-attaquer.

Ceux-ci tiennent encore les villes de Zawiyah et Zuwarah, à l'ouest de Tripoli, a indiqué l'Alliance atlantique.

La rébellion avait affirmé dimanche se préparer à repousser la ligne de front davantage vers Tripoli, où des milliers de partisans du colonel Kadhafi ont prié vendredi sur la Place verte, appelant à la mobilisation pour combattre les «forces croisées» et à libérer les cités occupées par les rebelles.

Après avoir pris le contrôle fin juin d'un important dépôt de munitions à plus de 120 km au sud de Tripoli, les insurgés cherchent désormais à faire sauter deux verrous stratégiques: Bir Al-Ghanam qui leur permettrait d'être à portée de canon de Tripoli, puis Gharyane où sont basées les garnisons de l'armée protégeant la capitale.

L'Alliance atlantique a annoncé avoir intensifié ses bombardements dans l'Ouest, avec des objectifs situés entre les montagnes au sud de Tripoli, et Misrata.

Jeudi, trois canons antiaériens et un centre de commandement et de contrôle ont été visés, près de Tripoli, d'après le dernier compte-rendu de l'OTAN.

La Libye est en proie depuis la mi-février à un soulèvement contre Mouammar Kadhafi violemment réprimé qui s'est transformé en conflit armé. Le régime du colonel libyen qui refuse de quitter le pouvoir qu'il accapare depuis 42 ans, contrôle une grande partie de l'Ouest et la rébellion s'est établie dans l'Est.