Le président yéménite Ali Abdallah Saleh, blessé par la chute d'un obus sur le palais présidentiel, a affirmé dans un message audio vendredi soir être «en bonne santé» et accusé les chefs de la tribu des Hached de ce bombardement.

La diffusion par la télévision officielle yéménite de ce bref message audio du chef de l'État intervient après plusieurs heures d'incertitude sur l'état de santé de M. Saleh.

«Je me porte bien, je suis en bonne santé», a affirmé le président contesté, indiquant que sept officiers avaient été tués dans la chute d'un obus sur la mosquée du palais présidentiel.

Un bilan officiel avait auparavant fait état de trois morts.

Selon un responsable du parti présidentiel, M. Saleh a été «légèrement blessé à la tête» dans le bombardement dont les responsables yéménites ont accusé le puissant chef tribal du pays, cheikh Sadek Al-Ahmar.

Un responsable du parti au pouvoir, qui a requis l'anonymat, a indiqué à l'AFP que M. Saleh était soigné à l'hôpital du ministère de la Défense, mais a refusé de fournir des précisions sur son état.

La télévision avait assuré auparavant que le président devait «prononcer un discours dans les prochaines heures», démentant une information de la chaîne de télévision Souheil, contrôlée par la puissante tribu des Hached, selon laquelle M. Saleh serait mort.

Le vice-ministre de l'Information, Abdo al-Janadi, avait pour sa part affirmé que «la conférence de presse qu'il devait donner a été reportée en raison des égratignures qu'il a subies, et il apparaîtra bientôt dans une conférence de presse».

Le chef de l'État s'en est pris aux «fils d'Al-Ahmar», dans une référence à cheikh Sadek et ses neuf frères, appelant «les forces armées à nettoyer les institutions de l'État de ces gangs rebelles de hors-la-loi».

Les hommes de cheikh Ahmar, chef de la tribu des Hached, sont engagés depuis une dizaine de jours dans de violents affrontements contre les forces gouvernementales dans le nord de Sanaa.