Le mouvement de protestation égyptien appelle à une «deuxième révolution» et organise un immense rassemblement, vendredi, principalement afin de contester le pouvoir militaire en place.

Les divergences d'opinion en ce qui a trait à l'avenir politique de l'Égypte sont cependant de plus en plus flagrantes au sein du mouvement de protestation. Ainsi, les Frères musulmans, la force politique la plus puissante et la mieux organisée au pays, ont annoncé qu'ils boycotteraient la manifestation qui doit se tenir à la place Tahrir.

La formation soutient que les manifestants veulent créer une division entre l'armée et le peuple. Cette position oppose les Frères musulmans aux factions libérales et laïques du mouvement, elles-mêmes divisées, qui ont perdu confiance en la capacité des militaires au pouvoir d'opérer une transition vers la démocratie.

Les protestataires estiment qu'il est nécessaire de retourner à la place Tahrir, dans la capitale, qui a été l'épicentre de la révolution égyptienne ayant mené au départ du président Hosni Moubarak. Ils plaident que la pression exercée par le peuple donne des résultats.

Le Conseil des Forces armées, qui avait initialement prévenu que certains protestataires pourraient profiter de la manifestation de vendredi pour semer le chaos, s'est ravisé en écrivant jeudi sur sa page Facebook que le droit de se manifester pacifiquement était garanti.

Le conseil, actuellement au pouvoir, a indiqué que les troupes se tiendraient loin de l'endroit où la manifestation aura lieu afin d'éviter les frictions.

«Les forces armées sont le peuple, et elles sont là pour le peuple. La protection qu'elle a assurée au mouvement révolutionnaire depuis les débuts tient à ce principe», a signalé le Conseil des Forces armées dans une déclaration.