Les Nations Unies ont révisé mercredi à 407,8 millions de dollars un appel de fonds pour venir en aide aux quelque deux millions de personnes affectées par le conflit en Libye.

L'appel actuel, couvrant les besoins jusqu'à fin mai, est de 310 millions de dollars. Le nouveau montant permettrait de financer les actions humanitaires en Libye jusqu'au mois de septembre et d'apporter une assistance notamment à 1,6 millions de personnes dans le pays ainsi que 500 000 autres ayant fui le conflit, selon l'ONU.

«Le potentiel pour une aggravation de la situation humanitaire est très réel, du fait d'une baisse des stocks de nourriture, de carburant et de médicaments et d'un manque de personnel dans des secteurs clés comme la santé, sans aucune issue visible du conflit qui divise le pays», a indiqué l'ONU dans un communiqué.

Le coordinateur humanitaire de l'ONU en Libye, Panos Moumtzis, a par ailleurs souligné dans un point de presse que la situation dans l'ouest de la Libye, où vit 80% de la population pourrait s'aggraver.

«L'ouest est vraiment une bombe à retardement, a-t-il dit. Plus le conflit dure, plus les besoins humanitaires deviennent critiques et en particulier dans la partie occidentale» de la Libye où l'ONU ne peut avoir accès.

Moumtzis, qui se rendra à nouveau à Tripoli après Tunis cette semaine, a indiqué qu'il revenait «avec l'intention d'avoir accès aux parties occidentales, et pour y évaluer tous les besoins humanitaires».

«Je pense que cela fait partie de la situation humanitaire qui n'a pas été assez clarifiée, à la fois à l'ouest mais aussi dans les montagnes de l'ouest» a-t-il relevé.

Selon l'ONU, près d'un demi-million de personnes vivent dans les montagnes de l'ouest libyen.

La veille, le coordinateur avait relevé les «lourdes conséquences de la crise sur les civils» et souligné qu'il était difficile d'évaluer la situation, en particulier dans les régions en conflit, comme celle de Misrata.

Il avait par ailleurs réitéré l'appel de l'ONU pour une «pause» dans le conflit libyen afin de pouvoir évaluer les besoins de la population.

M. Moumtzis avait également indiqué que l'ONU avait entamé des «discussions positives» avec les autorités libyennes en vue d'un «retour imminent» de l'organisation à Tripoli.