Les monarchies du Golfe ont appelé la communauté internationale et le Conseil de sécurité de l'ONU à faire «cesser les ingérences et provocations iraniennes flagrantes» dans les affaires du Golfe à la suite des troubles à Bahreïn, à l'issue d'une réunion dimanche à Ryad.

Le Conseil de coopération du Golfe (CCG) a appelé dans un communiqué «la communauté internationale et le Conseil de sécurité à prendre les mesures nécessaires pour faire cesser les ingérences et provocations iraniennes flagrantes qui visent à semer la discorde et la destruction au sein du Conseil de coopération» du Golfe.

Les États du CCG «refusent catégoriquement toute ingérence étrangère dans ses affaires (...) et invitent le régime iranien à cesser ses provocations».

Le CCG a également condamné «les agressions» à l'encontre des diplomates saoudiens en Iran. Ryad avait auparavant menacé de retirer ses diplomates de Téhéran si leur protection n'était pas assurée.

Le CCG rejette en outre la teneur de la lettre envoyée au secrétaire général de l'ONU par le ministre des Affaires étrangères iranien dans laquelle il lui demande de faire cesser «la tuerie de la population bahreïnie».

Cela démontre «que l'Iran continue de s'ingérer dans les affaires des États du CCG (..) provoquant des troubles et l'instabilité dans la région, ce qui représente une violation du droit international et des relations de bon voisinage», affirme le communiqué de la réunion des ministres des affaires étrangères des six monarchies du Golfe.

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Ali Akbar Salehi, a demandé dans une lettre au secrétaire général de l'ONU l'intervention du Conseil de sécurité pour «arrêter la tuerie de la population bahreïnie», a rapporté vendredi l'agence officielle Irna.

M. Salehi «a regretté l'absence d'action du Conseil de sécurité alors que dans des situations similaires dans la région, l'attitude du Conseil a été différente».

«La révolte de la population de Bahreïn est identique aux révoltes en Tunisie, en Égypte et la révolte de la majorité de la population (de Bahreïn, ndlr) vise à satisfaire des revendications légitimes», a-t-il ajouté.

Il a aussi critiqué l'envoi de forces saoudiennes et émiraties à Bahreïn pour participer à la répression des manifestations.

«La République islamique d'Iran ne peut rester indifférente car la poursuite de la crise à Bahreïn» peut «déstabiliser la région du Golfe Persique et aura des conséquences pour le monde entier», écrit encore M. Salehi.

Dimanche, le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Turki ben Mohammed, avait déclaré que l'Arabie saoudite pourrait retirer ses diplomates de Téhéran si les autorités iraniennes n'améliorent pas leur protection.

«J'espère que nous ne serons pas contraints de retirer notre mission diplomatique de Téhéran si l'Iran ne prend pas les mesures nécessaires pour sa protection», a affirmé aux journalistes le responsable saoudien.