Les États-Unis «condamnent fermement» les violences gouvernementales contre des manifestants au Yémen ces derniers jours, a déclaré mardi le porte-parole de la Maison Blanche en mettant nommément en garde le président Ali Abdallah Saleh.

«Les États-Unis condamnent fermement l'usage de la violence par les forces gouvernementales yéménites contre des manifestants à Sanaa, Taëz et Hodeïda ces derniers jours», a indiqué ce porte-parole, Jay Carney.

«Les Yéménites ont le droit de manifester pacifiquement et nous rappelons au président Ali Abdallah Saleh qu'il est de sa responsabilité d'assurer la sécurité des Yéménites qui exercent leur droit universel d'exprimer leurs opinions politiques», a affirmé M. Carney dans un communiqué.

Le porte-parole du président Barack Obama a également appelé le gouvernement de Sanaa à «mener des enquêtes complètes sur ces événements» et à faire en sorte que les responsables répondent de leurs actes.

De nouvelles violences ont fait au moins 24 morts en deux jours au Yémen où depuis lundi, des heurts entre partisans du chef de l'État, qui règne depuis 32 ans, et opposants ont secoué les villes de Taëz, Hodeïda et Sanaa. Dans ces villes, des milliers de personnes réclament depuis des semaines la fin du régime.

Le New York Times avait affirmé dimanche que le gouvernement américain était en train de retirer son soutien au président Saleh et de faciliter son départ, ce que M. Carney n'avait pas confirmé lundi. Il s'était borné à affirmer que «nous ne nous concentrons pas sur un individu».

Le quotidien américain assurait que des responsables américains étaient convaincus que la position de M. Saleh était intenable, compte tenu de l'important mouvement de contestation populaire auquel il est confronté, et qu'il devrait quitter son poste.

L'opposition réclame le départ de M. Saleh comme préalable à la négociation. Le président Saleh, un allié des États-Unis dans la lutte contre Al-Qaïda, affirme qu'il est prêt à céder le pouvoir, mais dans le cadre d'un processus constitutionnel ordonné.

Abandonné par une partie de l'armée et des chefs tribaux et religieux, il a mis en garde contre le risque de chaos au Yémen s'il était contraint à partir.

Mardi, M. Carney a réitéré la position américaine: «le président Saleh doit trouver une solution à l'impasse politique avec l'opposition pour qu'un changement politique digne puisse se produire à court terme de façon ordonnée et pacifique».