La police a empêché samedi une nouvelle marche d'opposants qui tentaient de manifester à Alger en faveur d'un changement de régime en Algérie, a constaté une journaliste de l'AFP.

Des centaines de policiers ont bouclé la place du 1er mai au centre de la capitale pour empêcher des partisans d'une des deux tendances de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie  (CNCD), d'y accéder.

Quelques dizaines de manifestants ont réussi à se rassembler près de cette place en scandant des slogans hostiles au gouvernement et en brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait notamment lire «système dégage» ou encore «le peuple veut faire chuter le régime».

Parmi les manifestants, plusieurs députés du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD, opposition laïque) et le président d'honneur de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH), Ali Yahia Abdennour.

Les protestataires, encerclés par des dizaines de policiers, se sont dispersés dans le calme près de la place du 1er mai d'ou devait s'ébranler la marche vers la place des Martyrs, à quelque trois kilomètres de là.

La CNCD, créée en janvier dans la foulée des émeutes qui ont fait cinq morts et plus de 800 blessés, s'est scindée en deux il y a environ un mois, une faction refusant de manifester, l'autre instituant des manifestations hebdomadaires.

Cette dernière, qui manifestait ce samedi pour la huitième fois depuis le 12 février, comprend le RCD, le PLD (Parti pour la laïcité et la démocratie, non reconnu) et le MDS (Mouvement démocratique et social). Elle compte également quelques associations.

Depuis les émeutes de janvier, les protestations sociales et politiques se sont multipliées en Algérie. Au cours de cette vague de contestation, une trentaine de personnes ont tenté de s'immoler par le feu, dont cinq ont succombé à leurs blessures, selon la presse algérienne.