Les avions de chasse canadiens ont commencé, lundi, leurs opérations visant à faire respecter une zone d'interdiction de vol au-dessus de la Libye à la suite de la résolution du Conseil de sécurité de l'ONU.



Quatre appareils CF-18 et deux avions de ravitaillement CC-150 Polaris ont «patrouillé», lundi, au large de la côte nord de la Libye, a souligné le ministre de la Défense nationale, Peter MacKay, dans une séance d'information technique que son ministère s'est engagé à tenir quotidiennement pendant cette crise.

«Les chasseurs n'ont tiré sur aucune cible», a affirmé le ministre MacKay. Il a ajouté que les appareils canadiens sont toutefois prêts à «toute éventualité» dans le cadre de cette mission, guidée pour l'instant par les États-Unis.

La résolution 1973, adoptée jeudi dernier par le Conseil de sécurité de l'ONU, prévoit un embargo sur l'armement, l'imposition d'une zone d'interdiction de vol et la protection de la population civile.

Ainsi, les militaires canadiens ont reçu ordre de cibler, si nécessaire, très précisément les infrastructures militaires et aériennes dont se sert le régime du président Mouammar Kadhafi pour s'attaquer à sa propre population.

«Nous nous efforcerons de ne causer aucun dommage collatéral», a souligné le major général Tom Lawson, chef d'état-major adjoint de la Force aérienne, bien conscient qu'il y a toutefois des «risques inhérents» à ce type de mission.

«On espère que les attaques ciblées (des forces de la coalition) dans les 24 dernières heures ont affaibli le régime Kadhafi», a ajouté le ministre MacKay.

Le Canada a déployé 6 avions de chasse CF-18 ainsi que 140 pilotes et employés de soutien de la base de Bagotville, au Québec. Ils s'ajoutent aux 240 marins de la frégate NCSM Charlottetown, envoyés au début du mois sous la conduite de l'OTAN.

Bien que les marins canadiens ne soient pas actuellement affectés à la mise en oeuvre de la résolution de l'ONU, leur rôle pourrait changer si le commandement de la mission internationale passe aux mains de l'OTAN, une éventualité que le ministre MacKay croit «très probable».

En après-midi, lundi, les députés de la Chambre des communes ont tenu un débat exploratoire sur la contribution militaire du Canada aux opérations en Libye. À l'heure actuelle, il n'y a pas, selon le ministre MacKay, de plan pour augmenter la contribution canadienne dans cette coalition, mais d'autres appareils CF-18 sont «prêts à être déployés» si nécessaire.