Le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, s'est prononcé dimanche contre une frappe militaire qui ciblerait directement le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi.

Interrogé sur la possibilité pour les armées alliées de viser directement le colonel Kadhafi après avoir détruit son dispositif militaire, M. Gates a estimé que la coalition devait respecter la résolution des Nations unies qui a autorisé à recourir à la force pour protéger les civils en Libye.

«Je pense qu'il est important d'agir dans le cadre du mandat de la résolution du Conseil de sécurité de l'ONU», a-t-il déclaré à des journalistes, dans l'avion qui l'emmenait en Russie où il était attendu pour une visite officielle.

Le ministre a souligné que l'intervention contre la Libye était menée par «une coalition très diverse» et que multiplier ses objectifs risquerait de nuire au consensus dont a bénéficié jusqu'à présent la résolution de l'ONU.

«Si nous commençons à ajouter des objectifs, je pense que cela posera des problèmes», a-t-il dit. «Il serait mal avisé de fixer des objectifs que nous ne pourrions pas forcément atteindre».

M. Gates a estimé que l'opération militaire avait «commencé de façon forte et réussie» et a assuré que les Etats-Unis ne joueraient pas «de rôle dominant» dans l'intervention, d'autres pays étant amenés à prendre les devants «dans les prochains jours».

«Nous aurons un rôle militaire dans la coalition, mais pas un rôle dominant», a-t-il dit, expliquant que les différents pays concernés discutaient de l'organisation du commandement. Il a relevé que les pays arabes étant hostiles à l'idée de passer sous le drapeau de l'OTAN.

Le ministre s'est par ailleurs montré prudent face à la possibilité d'apporter une aide directe aux rebelles qui occupent l'Est du pays.

«Je pense qu'il faudra que les Libyens résolvent tout cela eux-mêmes», a-t-il observé. «Reste à voir s'il y aura une aide extérieure pour les rebelles».