L'Alliance nationale pour le changement (ANC), née le mois dernier autour de l'ancien chef de gouvernement algérien Ahmed Benbitour, a appelé vendredi à un changement de régime pour laisser la place aux jeunes, lors d'un premier meeting organisé à Alger.

Dans une salle comble du quartier populaire de Bab el Oued, M. Benbitour a affirmé que l'objectif de son mouvement formé le 5 février était «le changement du système tout entier et non le changement des personnes qui le symbolisent».

M. Benbitour a estimé que le changement passait par trois conditions, tout d'abord la garantie des libertés et une levée effective de l'état d'urgence.

L'état d'urgence a été levé le 24 février mais les manifestations sont toujours interdites à Alger.

M. Benbitour a aussi estimé qu'il fallait encourager les jeunes et leur «donner des postes-clé à la direction des affaires du pays», et enfin il a insisté sur la sauvegarde des ressources en hydrocarbures dont l'économie du  pays dépend quasi entièrement.

Personnalité très respectée en Algérie, M. Benbitour a insisté pour que l'Algérie effectue cette transition de manière pacifique.

Ancien ministre des Finances notamment devenu Premier ministre du président Abdelaziz Bouteflika durant son premier mandat, M. Benbitour avait finalement claqué la porte en 2000 après huit mois de pouvoir pour désaccord avec le chef de l'État sur la conduite des affaires.

Resté dans l'opposition depuis, il est devenu plus présent depuis le début de l'année en appelant à constituer un large front d'opposition.

L'ANC s'est formée avec de petites formations dont l'islamiste El Islah, le Parti du renouveau algérien, le Mouvement de la jeunesse pour le développement (MJD), le mouvement El Infitah, l'Association des oulémas algériens et des organisations syndicales.