Les forces d'élite libyennes détiennent la clé du conflit qui fait rage en Libye, le colonel Kadhafi ne pouvant plus être sûr du soutien de l'armée régulière, selon un expert du Jane's, l'institut de recherches spécialisé dans les questions de défense à Londres.

Le corps des gardes révolutionnaires, une unité paramilitaire, apparaît ainsi comme la force la plus loyale au numéro un libyen.

«Ce corps est fort de quelque 3 000 hommes et nous sommes persuadés qu'ils se battent en ce moment», a expliqué lundi à l'AFP Dave Hartwell, spécialiste du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord au Jane's.

«Ils ont accès à toute une série d'armes, dont des chars de combat, des hélicoptères et des véhicules de transport de troupes blindés».

Ces hommes viennent de la région de Sirte, le fief de Mouammar Kadhafi. «Ils sont triés sur le volet» et leur «principale mission est de protéger Kadhafi et sa famille». «Ils sont très imbriqués dans le régime».

Selon cet expert, les véhicules les plus récents dont disposent les forces gouvernementales sont des chars de fabrication soviétique fabriqués au début des années 70, les T72.

La brigade Khamis, un deuxième bataillon d'élite commandé par Khamis Kadhafi, le plus jeune fils du dirigeant libyen, a ainsi accès en théorie à 260 de ces engins, mais on ne sait pas très bien combien sont complètement opérationnels, souligne Hartwell.

Quant à l'armée régulière, elle comptait 45 000 hommes avant le début du conflit, mais un tiers seulement d'entre eux combattent actuellement, les autres ayant déserté ou s'étant «juste évaporés» dans la nature.

«On estime grossièrement que seuls 10 000 à 15 000 hommes sont loyaux à Kadhafi, mais c'est encore probablement assez pour prendre l'initiative», note l'expert.

Les récentes victoires dans les villes cruciales de Zawiyah, Ras Lanouf et Brega ont probablement regonflé le moral des troupes gouvernementales, note-t-il, et «si elles maintiennent leur avance (dans l'est) du pays, cela va continuer».

Le numéro un libyen a aussi à sa disposition une force de réserve de 40 000 hommes «plus idéologique», la milice du peuple.

«Ils sont liés à Kadhafi par des connexions tribales. Sur le strict plan militaire, ils ne sont pas considérés comme une force efficace, mais ils ont intérêt à ce que le statu quo se maintienne», relève Dave Hartwell.

Il faut aussi compter avec les mercenaires. «Combien sont-ils? Peut-être plusieurs centaines ou plusieurs milliers», estime l'expert. «On entend parler de mercenaires venus d'Afrique de l'Ouest francophone- du Tchad et du Niger- ou encore d'Érythrée et même d'Éthiopie».