Le Conseil national mis en place par les représentants de l'insurrection en Libye s'est déclaré samedi «le seul représentant de la Libye», à l'issue de sa première réunion à Benghazi, a annoncé son président, l'ex-ministre de la Justice Moustapha Abdeljalil.

«Le Conseil déclare être le seul représentant de la Libye», a déclaré M. Abdeljalil, lors d'une conférence de presse, lisant un communiqué de cette instance, dont la création avait été annoncée le 27 février.

Le Conseil a chargé Omar al-Hariri, membre du Conseil, des «affaires militaires», selon le texte.

Il a également désigné Mahmoud Jibril Ibrahim al-Wourfalli à la tête d'une «équipe exécutive pour gérer la crise» qui sera également chargée des relations étrangères et de représenter la Libye.

Ali Abdelaziz al-Issaoui, ambassadeur démissionnaire de Libye en Inde et ancien ministre de l'Économie, s'est vu confier les Affaires étrangères, selon le texte.

Ces deux derniers responsables auront notamment pour tâche de «prendre des contacts avec l'étranger afin d'obtenir une reconnaissance internationale du Conseil», a poursuivi M. Abdeljalil.

Il a également précisé que le Conseil considérait toutes les délégations diplomatiques à l'étranger ralliées à la révolte comme ses «représentants légitimes».

Plusieurs ambassadeurs libyens, dont celui à l'ONU Mohammed Shalgham, ont démissionné pour protester contre la répression du mouvement insurrectionnel par les forces gouvernementales.

Dans le même temps, le vice-ministre libyen des Affaires étrangères, Khaled Kaaim, a affirmé lors d'une conférence de presse à Tripoli que la Libye avait «contacté (le secrétaire général) Amr Moussa pour que la Ligue arabe revoit sa décision de suspendre la Libye».

Le 22 février, soit une semaine après le début de la révolte contre le régime de Mouammar Kadhafi, l'organisation panarabe avait annoncé la suspension de la participation de la Libye aux réunions de la Ligue arabe «jusqu'à ce que les autorités libyennes acceptent les revendications» du peuple libyen.

Cette déclaration de la Ligue arabe avait été publiée au moment où le colonel Kadhafi affirmait à la télévision qu'il ne démissionnerait pas et réprimerait la contestation populaire touchant son pays.