Le gouvernement de Mouammar Kadhafi a autorisé le Venezuela a choisir les pays qui participeront à une commission de médiation pour dénouer la crise en Libye, a annoncé le ministre vénézuélien des Affaires étrangères vendredi.

Le ministre, Nicolas Maduro, a déclaré qu'il avait reçu un message de son homologue libyen, qui autorise le Venezuela à «prendre toutes les mesures nécessaires pour sélectionner les membres (de la commission) et pour coordonner leur participation au dialogue».

Le président vénézuélien Hugo Chavez, qui considère Mouammar Kadhafi comme un ami et un allié, a proposé de créer un groupe de «pays amis» pour encourager un dialogue qui permettrait de résoudre la crise en Libye de façon pacifique.

Mais les opposants au régime libyen n'ont montré aucune volonté de négocier tant que Kadhafi resterait au pouvoir. Certains pays, comme les États-Unis et l'Italie, ont également accueilli la proposition d'Hugo Chavez avec froideur.

L'idée a obtenu vendredi le soutien des ministres des Affaires étrangères de Cuba, de l'Équateur et de la Bolivie, de même que d'autres responsables du Nicaragua, de la Dominique et de Saint-Vincent-et-les-Grenadines. Ces représentants étaient réunis à Caracas pour un sommet des pays membres de l'Alliance bolivarienne pour les Amériques.

Hugo Chavez avait déclaré jeudi soir que Mouammar Kadhafi avait accepté sa suggestion de mettre sur pied une commission de médiation.

Le président vénézuélien a accusé les États-Unis d'exagérer les événements en Libye pour justifier une invasion du pays afin de s'emparer de ses ressources pétrolières.

M. Maduro a insisté pour dire que le Venezuela s'opposait à toute intervention militaire en Libye. Il n'a pas fait mention de la répression contre les manifestants exercée par le gouvernement libyen et qui a été condamnée par les autres pays.

Le ministre cubain des Affaires étrangères, Bruno Rodriguez, a salué la proposition d'Hugo Chavez et a appelé les partisans de l'initiative à travailler à la mise sur pied d'un «mouvement international contre une intervention de l'OTAN en Libye et dans les pays arabes».

Les États-Unis et leurs alliés européens tentent de préparer l'opinion publique mondiale à «une intervention militaire sous des prétextes humanitaires», a estimé M. Rodriguez.