Un responsable vénézuélien a affirmé jeudi que Mouammar Khadafi avait accepté l'offre du président Hugo Chavez, qui a proposé au leader libyen d'agir à titre de médiateur afin de régler la crise de façon pacifique.

Le ministre de l'Information, Andres Izarra, a écrit sur le réseau social Twitter que le ministre des Affaires étrangères du Venezuela, Nicolas Maduro, s'était entretenu avec son homologue libyen. Ce dernier aurait accepté l'offre au nom de Mouammar Khadafi.

Dans un courriel envoyé à l'Associated Press, Andres Izarra a indiqué que cela donnait espoir que le conflit puisse se résoudre de façon pacifique en passant par des pourparlers diplomatiques.

Mais la plupart des pays occidentaux, des États-Unis à l'Italie, ont balayé la proposition d'Hugo Chavez du revers de la main, soutenant qu'il s'agissait là d'une mauvaise approche.

Le porte-parole du département d'État américain, P.J. Crowley, a pourfendu l'initiative, soutenant qu'il n'était pas nécessaire de mettre sur pied une commission internationale pour dire à Mouammar Khadafi ce qu'il doit faire pour le bien de son pays et de son peuple.

Le ministre des Affaires étrangères de l'Italie, Franco Frattini, a pour sa part souligné que cette proposition impliquait que Mouammar Khadafi conserve son poste à la tête du pays, et qu'elle lui semblait par conséquent inacceptable.

La suggestion a été mieux accueillie du côté de la Ligue arabe. Le porte-parole de l'organisation basée au Caire, Hisham Youssef, a déclaré que l'idée était embryonnaire et qu'elle devait «prendre les aspirations du peuple libyen en considération».

Au Venezuela, un groupe de protestataires s'est rassemblé face à l'ambassade libyenne de Caracas afin de condamner les actions du gouvernement lybien. Le groupe était mené par un ancien ambassadeur du Venezuela à l'ONU, Diego Arria, qui a déclaré que la proposition d'Hugo Chavez était «totalement absurde».

Lors d'un discours télévisé qui a été diffusé jeudi soir, Hugo Chavez a accusé les États-Unis d'exagérer la gravité des événements qui se déroulent actuellement en Libye afin de «justifier une invasion».

«Espérons qu'on n'envahira pas la Libye», a-t-il déclaré lors de son allocution. Il a également prévenu que le prix d'un baril de pétrole pourrait atteindre 200 $ si la Libye était envahie.

Le président équatorien Rafael Correa a fait écho aux propos de son homologue en soutenant qu'il n'appuierait jamais une intervention militaire en Libye.

Hugo Chavez a dit qu'il considérait Mouammar Khadafi comme un ami. Le leader du Venezuela a affirmé qu'il ne céderait pas à la pression internationale et qu'il ne condamnerait pas la réaction du dirigeant libyen et de ses troupes face au soulèvement populaire qui dure depuis des jours en Libye.