La secrétaire d'État américaine Hillary Clinton a jugé mardi que la répression sanglante en Libye du mouvement de contestation contre le régime de Mouammar Kadhafi était «totalement inacceptable» et appelé au respect des droits du peuple libyen.

«Ce bain de sang est totalement inacceptable», a déclaré Mme Clinton. «Il en va de la responsabilité du gouvernement de Libye de respecter les droits universels de son peuple, y compris son droit de s'exprimer librement et de se rassembler», a ajouté la chef de la diplomatie américaine lors d'une conférence de presse commune à Washington avec son homologue letton.

Le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, confronté à une révolte populaire sans précédent depuis une semaine, a juré mardi dans un discours télévisé de rétablir l'ordre, brandissant la menace d'une répression sanglante.

Ni Mme Clinton, ni avant elle son porte-parole Philip Crowley n'ont commenté directement cette intervention.

Comme la veille, elle a appelé «le gouvernement libyen» à agir pour mettre fin aux violences. Évoquant la réunion en urgence du Conseil de sécurité de l'ONU mardi, elle a souligné que Washington entendait réagir à la situation en Libye «par des mesures appropriées (prises) de concert avec la communauté internationale».

«Comme toujours, la sécurité et le bien-être des Américains doivent être notre principale priorité», a-t-elle également dit, alors que les États-Unis n'ont pu évacuer aucun de leurs diplomates depuis Tripoli mardi, 24 heures après avoir pris la décision de ne maintenir sur place qu'une équipe réduite.

Le département d'État a enfin mis en avant la difficulté de vérifier les informations faisant état de massacres parmi les manifestants.

D'après l'organisation de défense des droits de l'homme Human Rights Watch (HRW), la répression a déjà fait «au moins 62» morts dans la capitale Tripoli depuis dimanche.

Lundi matin, HRW avait annoncé un bilan d'au moins 233 morts depuis le début du mouvement de contestation le 15 février, sans faire état de victimes à Tripoli. La Fédération internationale des ligues des droits de l'homme (FIDH) avait avancé le chiffre de «300 à 400» morts dans le pays.