Un millier de Tunisiens, majoritairement des étudiants, poursuivaient lundi leur rassemblement entamé la veille devant la Kasbah, épicentre de la contestation, pour réclamer le départ du gouvernement de transition dirigé par Mohammed Ghannouchi, a constaté l'AFP.

«Nous ne lâcherons pas, nous viendrons tous les jours jusqu'au départ de ce gouvernement d'hypocrites», a lancé Asma, une étudiante drapée  d'un drapeau tunisien.

Ses collègues scandent en choeur «Dégage Ghannouchi», ou «dégage le RCD», le Rassemblement constitutionnel démocratique, le puissant parti de Ben Ali, suspendu le 6 février, en prévision de sa dissolution. Le premier ministre a déplacé ses bureaux fin janvier de la Kasbah après une première manifestation, au cours de laquelle des Tunisiens avaient campé près d'une semaine devant ses locaux. Il avait alors transféré son cabinet au palais présidentiel de Carthage, dans la banlieue sud de Tunis.

Le rassemblement qui se poursuit ce lundi devant le siège de la Primature a commencé dimanche. Quatre mille Tunisiens y avaient participé, réclamant, outre la démission du gouvernement transitoire, l'élection d'une assemblée constituante et la mise en place d'un système parlementaire.

«Nous voulons faire tomber ce gouvernement. Ghannouchi et ses ministres veulent se maintenir au-delà de leur mandat transitoire», déclare Ali Amdouni, étudiant en gestion.

Des blindés de l'armée étaient déployés à proximité et aucun incident n'a été signalé ce lundi.

Mohammed Ghannouchi a été le premier ministre de Ben Ali de 1999 jusqu'à sa chute le 14 janvier dernier sous la pression populaire.

Après la formation, le 17 janvier, d'un gouvernement d'union nationale dans lequel l'équipe sortante avait conservé la majorité des postes, des milliers de personnes avaient manifesté quotidiennement pour obtenir leur démission. Sous la pression de la rue, M. Ghannouchi avait remanié le gouvernement de transition épuré des principaux ténors de l'ancien régime le 27 janvier.