L'opposant chiite bahreïni en exil Hassan Machaimaa, actuellement jugé par contumace pour terrorisme, a annoncé à l'AFP depuis Londres qu'il rentrerait mardi à Bahreïn, où un mouvement de contestation populaire prend de l'ampleur.

«J'ai décidé de renter dans mon pays. Je serai à l'aéroport de Manama mardi vers 19H00 locales (16H00 GMT)», a déclaré M. Machaimaa, contacté au téléphone lundi à Londres, où il se trouve depuis juin pour soigner un cancer.

«Dans les circonstances actuelles, je ne pourrais pas rester hors de mon pays», a-t-il ajouté, affirmant qu'il n'avait «aucune garantie» qu'il ne serait pas arrêté à son arrivée dans la capitale bahreïnie.

«S'ils décident de m'arrêter à mon arrivée, qu'ils le fassent», a-t-il ajouté.

M. Machaimaa, secrétaire général du Haq, ou Mouvement des libertés et de la démocratie (MLD), est l'un des deux accusés jugés par contumace dans le procès d'un groupe de 25 personnes soupçonnées d'actes de terrorisme.

Le second accusé jugé par contumace est un autre opposant, Saïd al-Chihabi, secrétaire général du Bahrain Freedom Islamic Movement, qui vit en exil à Londres.

Le procès s'est ouvert le 28 octobre en présence des 23 autres accusés, tous en état d'arrestation. Mais il a fait l'objet de nombreux reports d'audiences, les accusés récusant systématiquement leurs avocats commis d'office.

Les 25 hommes sont poursuivis pour avoir «formé une organisation illégale», «eu recours à cette fin au terrorisme», «financé des activités terroristes» et «propagé des informations erronées et tendancieuses», selon l'acte d'accusation.

Certaines de ces accusations sont passibles de la détention à perpétuité, selon les avocats.

«Ces accusations sont infondées et il n'y a aucune preuve contre les accusés dans cette affaire», a déclaré M. Machaimaa en réclamant «la libération de tous les détenus politiques» à Bahreïn.

Pour lui, le mouvement de contestation populaire lancé par un groupe d'internautes le 14 février s'inscrit dans la foulée «du soulèvement en Tunisie, puis en Égypte et qui s'étend à d'autres pays arabes».

«Nous adhérons aux revendications exprimées par le peuple et par les jeunes qui campent sur la place de la Perle à Manama», épicentre de la contestation populaire, a déclaré le chef du Haq, un groupe dissident du Wefaq, la principale formation d'opposition.