L'Union européenne a commencé mardi à étudier la possibilité de geler les avoirs de plusieurs anciens hauts responsables égyptiens, tandis que la France a d'ores et déjà décidé de les placer sous surveillance en attendant une décision formelle de l'UE.

«Les pays membres de l'UE ont reçu une requête du ministre des Affaires étrangères égyptien lundi pour le gel des avoirs de quelques hauts responsables de l'ancien régime, mais pas pour l'ex-président Hosni Moubarak et sa famille», a indiqué à Bruxelles la porte-parole de la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton.

La question est à l'ordre du jour d'une réunion des ambassadeurs des 27 pays de l'UE, la première après les événements de vendredi et reviendra sur la table des ministres européens des Affaires étrangères, dimanche soir et lundi prochain, a précisé la porte-parole, Maja Kocijancik.

Elle a déjà été discutée mardi «en marge» d'une réunion des ministres européens des Finances à Bruxelles, a indiqué pour sa part le ministre allemand Wolfgang Schäuble. «Nous examinons cela. Cela sera décidé rapidement», a-t-il précisé.

Sans attendre la décision formelle de geler les avoirs, la France a pour sa part appelé mardi les opérateurs financiers à signaler tout mouvement suspect autour des avoirs égyptiens, selon un communiqué de Tracfin, la cellule antiblanchiment du ministère des Finances.

De source proche du dossier, on indique que cette mesure vise «les hauts fonctionnaires et responsables politiques égyptiens, y compris Hosni Moubarak».

Le ministère français a appelé l'ensemble des professionnels à appliquer «avec une particulière attention» des «mesures de vigilance complémentaires», les opérations suspectes «devant sans délai faire l'objet d'une déclaration à Tracfin».

Selon une source diplomatique, la requête du Caire concerne «six ou sept Égyptiens».

La même demande de gel des avoirs d'ex-responsables a été faite par le gouvernement égyptien aux États-Unis, a indiqué un haut responsable du département d'État à Washington.

La Suisse avait, elle, décidé dès vendredi de geler «avec effet immédiat» les avoirs que pourraient y détenir M. Moubarak et son entourage.