Les médias israéliens faisaient dimanche leur une sur la «révolution égyptienne», en balançant entre «l'espoir et la crainte» après la chute vendredi du président Hosni Moubarak, qui a remis ses pouvoirs à l'armée.

«Le gouvernement israélien s'adapte rapidement à l'après-Moubarak. On est passé de la panique à la résignation, des prophéties apocalyptiques à un effort pour s'adapter à la réalité», souligne le Yédiot Aharonot, le quotidien le plus vendu qui, comme toute la presse israélienne, ne paraît pas le samedi.

Le journal se livre aussi à une analyse du commandement de l'armée égyptienne, en évoquant une lutte entre le ministre de la Défense, Mohamed Hussein Tantaoui «qui souhaite transférer le pouvoir aux civils en septembre et les militaires qui veulent que l'armée reste au pouvoir».

Maariv, un quotidien populaire de centre droit, insiste sur les incertitudes régionales dans un éditorial s'interrogeant sur la «prochaine place Tahrir».

«Personne ne peut dire si l'effet domino qui a commencé en Tunisie pour s'étendre ensuite à l'Égypte est en bout de course, ou s'il va se poursuivre en Algérie, en Jordanie et en Syrie».

«Où tout cela va-t-il aboutir? Personne ne le sait vraiment. Ni les commentateurs (comme moi), ni les responsables des services de renseignements, ni l'Occident ni l'Orient, ni même les Égyptiens eux-mêmes, c'est une aventure totalement nouvelle pour eux», estime Maariv.

Le quotidien gratuit Israel Hayom (droite), proche de Benjamin Netanyahu, relève à la fois «l'espoir et la crainte» suscités en Israël par le soulèvement égyptien.

«L'essentiel, c'est le traité de paix» conclu entre les deux pays en 1979, insiste le journal, dont un commentateur estime qu'il «faut freiner les Frères musulmans, un mouvement radical qui aspire à imposer les lois de l'islam à l'Égypte, à mener la lutte contre le monde non musulman et qui considère comme illégitime le traité de paix avec Israël».

Le quotidien Haaretz (opposition de gauche) note que M. Netanyahu s'est félicité de l'assurance donnée par les chefs militaires égyptiens sur le respect de l'accord de paix.

Un de ses commentateurs lance un «Mabrouk l'Egypte! («Félicitations» en arabe)» tandis que l'éditorial du journal, intitulé une «Nouvelle ère pour l'Égypte», souligne que ce pays «n'est pas en conflit avec Israël et ne doit pas être présenté comme un ennemi».

«Le Premier ministre (Netanyahu) doit faire faire preuve de retenue. Ses avertissements selon lesquels l'Égypte pourrait devenir un nouvel Iran et les discussions sur l'augmentation du budget de la Défense ne font que créer des tensions et mettre Israël dans le camp du régime déchu (de Moubarak)», avertit le Haaretz.