Le vice-président des États-Unis Joe Biden a salué vendredi «un jour historique» en Égypte et affirmé que la démission du président Hosni Moubarak devait mener à terme à la démocratie dans ce pays.

«Aujourd'hui est un jour historique pour les Égyptiens», a déclaré M. Biden, première réaction des autorités américaines à la démission de M. Moubarak après presque 30 ans au pouvoir.

M. Biden, qui s'exprimait dans une université de Louisville (Kentucky, centre-est) où sa visite était prévue avant les derniers développements au Caire, a qualifié le départ du «raïs» de «moment crucial» au Moyen-Orient, tout en mettant en garde contre des jours «délicats et lourds de conséquences» à venir.

Le vice-président, qui parlait quelques heures avant une allocution prévue du président Barack Obama sur la situation en Égypte à la Maison Blanche, a également affirmé que les «changements spectaculaires» devaient répondre aux aspirations des manifestants descendus en masse dans les rues du pays, et que «la transition en cours doit aboutir à un changement irréversible et à un cheminement négocié vers la démocratie».

À Washington, le chef de la majorité démocrate au Sénat américain, Harry Reid, a également salué la démission de M. Moubarak, après 18 jours de révolte populaire sans précédent, et a lui aussi plaidé pour une transition vers une «vraie démocratie».

«Je suis satisfait que le président Moubarak ait entendu les voix des Égyptiens, qui avaient appelé au changement», a indiqué M. Reid dans un communiqué.

«Il est vital que le départ de M. Moubarak se passe en bon ordre et qu'il mène à une vraie démocratie pour l'Égypte, avec des élections libres, justes et ouvertes», selon M. Reid qui a aussi mis en garde «toutes les parties» contre la violence.

«C'est un moment extraordinaire pour l'Égypte», a pour sa part réagi le démocrate John Kerry qui préside la commission des Affaires étrangères du Sénat américain. «La mobilisation courageuse et pacifique pour obtenir la liberté offre maintenant au peuple égyptien un nouveau départ», a-t-il dit.

«Maintenant, une lourde tâche commence pour la préparation d'élections libres», a-t-il ajouté avant d'appeler l'armée égyptienne à lever l'état d'urgence et définir un «calendrier» pour le vote.

«Les États-Unis doivent aider les Égyptiens à transformer cette étape démocratique en processus qui mène à un gouvernement qui réponde aussi bien aux attentes économiques qu'aux besoins de libertés», a-t-il ajouté.

Le sénateur républicain John McCain, l'un des premiers responsables politiques américains à demander que le président Moubarak démissionne «immédiatement» a déclaré que Washington «se tenait entièrement prêt» à aider son allié «pour commencer la tâche ardue que constitue la réforme pour la démocratie».

«L'Histoire retiendra que la dernière décision du président Moubarak allait dans le sens de l'intérêt général du pays qu'il aime», a précisé le républicain. «C'est la bonne décision pour l'Égypte».