Le vice-président américain Joe Biden a déclaré samedi à son homologue égyptien que des «mesures immédiates» de réformes démocratiques étaient nécessaires afin de répondre à la révolte croissante en Égypte, a annoncé la Maison Blanche.

M. Biden a interrogé par téléphone le vice-président égyptien Omar Souleimane «sur des progrès dans l'ouverture de négociations crédibles et non discriminatoires pour une transition en Égypte vers un gouvernement démocratique afin de répondre aux aspirations du peuple égyptien», selon un communiqué.

«Il a souligné la nécessité d'un programme de réformes concrètes, avec un calendrier clair, et de mesures immédiates qui démontrent à l'opinion publique et à l'opposition que le gouvernement égyptien est engagé à mener des réformes».

M. Biden a également «exprimé sa préoccupation concernant les attaques continuelles contre la société civile et a appelé à la libération immédiate, des journalistes, militants et défenseurs des droits de l'homme qui ont été arrêtés sans justification».

Obama évoque la «transition» avec des dirigeants étrangers

Le président américain Barack Obama a évoqué samedi avec plusieurs dirigeants étrangers le mouvement de révolte en Égypte, soulignant «la nécessité d'une transition ordonnée, pacifique qui débute maintenant», selon un communiqué séparé de la Maison-Blanche.

Le président américain s'est entretenu avec le prince héritier d'Abou Dhabi, cheikh Mohammed Ben Zayed Al-Nahyane, président des Émirats arabes unis, avec le premier ministre britannique David Cameron, et avec la chancelière allemande Angela Merkel, a indiqué la Maison-Blanche dans un communiqué.

M. Obama a évoqué ses «graves inquiétudes concernant les agressions contre les journalistes et groupes de défense des droits de l'Homme et a réaffirmé que le gouvernement égyptien avait la responsabilité de défendre les droits de son peuple et de relâcher immédiatement ceux qui ont été injustement détenus», selon ce communiqué.

Il a aussi «insisté sur l'importance d'une transition bien réglée, pacifique, qui commence maintenant, vers un gouvernement réceptif aux aspirations du peuple égyptien, avec notamment des négociations crédibles entre le gouvernement et l'opposition».

Les dirigeants sont convenus de rester en contact étroit, selon le communiqué.

Les États-Unis ont qualifié d'«étape positive vers un changement politique nécessaire» la démission samedi du bureau exécutif du parti au pouvoir en Égypte, le Parti national démocrate, tout en déclarant attendre «des gestes supplémentaires».

Washington se distance de Wisner



Par ailleurs, l'administration du président Barack Obama a pris samedi ses distances avec les propos de l'émissaire personnel du président américain, Frank Wisner, répétant que ses déclarations sur le président égyptien Hosni Moubarak n'«engagent que lui et non le gouvernement américain».

Les propos de M. Wisner «n'engagent que lui et non le gouvernement américain», a indiqué un haut responsable de l'administration Obama à l'AFP.

Peu avant, un membre de la délégation de la secrétaire d'État Hillary Clinton à la Conférence sur la sécurité à Munich (sud de l'Allemagne) avait jugé que «Frank Wisner s'est exprimé en tant que simple citoyen, qu'analyste, pas comme un représentant du gouvernement américain».

Samedi, M. Wisner, émissaire du président Barack Obama pour l'Égypte, avait considéré que «le maintien à la direction du pays de M. Moubarak est vital», lors d'un débat à la Conférence sur la sécurité à Munich auquel il participait par lien vidéo depuis les États-Unis.