Au cours des derniers jours, à plusieurs reprises, les Égyptiens ont été complètement coupés de l'internet. Pour contourner la censure du régime, Google et Twitter ont mis sur pied le système «speak2tweet». Le but: enregistrer et diffuser des messages audio sur le web, notamment par l'entremise de Twitter. Depuis lundi, plus d'un millier de messages ont été envoyés en provenance d'Égypte et d'ailleurs. En voici quelques extraits.

- Traduction: Karim Benessaieh et Jean Siag





«Les voilà, les voilà! Ils sont plusieurs dizaines, ils frappent tout le monde, il y a du sang, qu'est-ce que la police fait? défendez-nous, c'est une honte! Ils nous frappent!»

- Une femme à la place Al-Tahrir, au Caire

«Où est la fierté du peuple égyptien, où est son amour de la justice? Pourquoi attendez-vous? Pourquoi ne bougez-vous pas? Rejoignons-nous (dans les rues). Je vous en supplie, bougez!»

- Un homme

«Mes frères, mes voisins, mes amis, je vous embrasse les mains. Vous vous battez pour la justice, et vous êtes attaqués par les forces du parti pourri (de Moubarak). Je vous enjoins, à tous, d'aller prêter main-forte à nos libérateurs. Aujourd'hui est votre jour. Jeunes, étudiants, sortez de vos maisons. C'est la fin de l'obscurité, c'est la fin de l'ère de Moubarak.»

- Un homme

«Moubarak, nous l'avons soutenu pendant 30 ans. Pour le bien de l'Égypte, de tous nos frères et soeurs, pourquoi n'attendrions-nous pas encore sept mois?»

- Un homme

«Où sont les dirigeants occidentaux, les présidents de l'Amérique, de la France, de l'Angleterre? Apparaissez à la télévision, répétez à Hosni Moubarak ce que nous avons été un million à lui dire hier: va-t'en.»

- Un homme

«En voyant toutes ses images, je pleure. Pourquoi cette lutte fraternelle? Nous avons toujours été un peuple uni! Et puis, Moubarak a quand même été un grand leader. Il a construit des autoroutes, il a embelli nos villes pour attirer les touristes, il a donné de l'envergure à notre pays.»

- Un Égyptien de New York