Barack Obama a réuni mardi après-midi son équipe de sécurité nationale pour discuter de la situation en Egypte, au moment même où son homologue Hosni Moubarak, cible d'une contestation sans précédent, annonçait qu'il ne se présenterait pas à la présidentielle de septembre.

Lors de cette réunion, le président des États-Unis devait être «informé des événements en Egypte par son équipe de sécurité nationale», a indiqué un responsable américain sous couvert d'anonymat, au terme d'une journée qui aura vu une mobilisation inédite en Egypte contre le pouvoir de M. Moubarak, et une prise de contact des autorités américaines avec l'opposant Mohamed ElBaradei.

La rencontre a débuté à 15h38 dans la salle ultra-sécurisée au sous-sol de la Maison-Blanche, a indiqué ce responsable. Aucune réaction de M. Obama au discours de M. Moubarak n'a filtré dans l'immédiat.

Intervenant à la télévision nationale, le dirigeant égyptien a annoncé mardi soir qu'il ne serait pas candidat à la présidentielle de septembre. Il a aussi appelé le Parlement à amender la Constitution afin de faciliter les candidatures pour l'élection présidentielle, jusqu'ici strictement contrôlées, et «limiter les mandats».

Mais les manifestants réunis dans le centre du Caire ont demandé de nouveau mardi soir son départ immédiat.

Un responsable américain a confirmé à l'AFP que M. Obama avait demandé à M. Moubarak de ne pas se présenter aux élections de septembre, via un message transmis par un ancien ambassadeur américain en Egypte. Cette information avait été donnée en premier par le New York Times.

L'ancien diplomate, Frank Wisner, s'est rendu au Caire lundi à la demande de l'administration américaine.

«Le message transmis par M. Wisner n'était pas une demande directe pour qu'il (M. Moubarak) quitte tout de suite le pouvoir, mais il lui conseille d'engager un processus en vue d'une réforme qui culminera avec des élections libres et justes en septembre pour élire un nouveau dirigeant égyptien», a écrit le Times, citant des diplomates.

Plus tôt mardi, un responsable américain a révélé que l'ambassadrice des États-Unis au Caire, Margaret Scobey, s'était entretenue au téléphone avec Mohamed ElBaradei, chef de file de l'opposition égyptienne.

Mme Scobey a répété à M. ElBaradei la position publique des États-Unis sur la crise: Washington souhaite une transition politique mais ne veut pas dicter à l'Egypte la direction à prendre, selon la même source.