Des mouvements et personnalités des communautés arabes du Nord du Mali ont créé une nouvelle organisation qui affirme représenter l'ensemble des Arabes maliens, a appris l'AFP lundi auprès d'eux à Nouakchott.        

La «Convergence des mouvements et associations arabes pour l'unité et le développement de l'Azawad» (nord du Mali) a été créée à l'issue d'une réunion tenue les 5 et 6 avril dans la capitale mauritanienne, selon une déclaration de ses membres dont l'AFP a obtenu copie.

Elle a été formée par «les leaders, cadres, notabilités et responsables des mouvements et associations de la communauté arabe de l'Azawad», affirme ce texte.

La réunion a rassemblé des délégations d'Arabes de l'Azawad venus du Mali, mais aussi de l'Algérie, du Burkina Faso, du Niger ainsi que de la Mauritanie, quatre pays voisins du Mali, a précisé à l'AFP le porte-parole de cette «Convergence», Boubacar Ould Taleb.

«La Convergence constitue le cadre unique de représentation légitime des aspirations de notre communauté», affirment également les signataires dans leur déclaration.

Parmi les membres du directoire de ce nouveau cadre unitaire, figurent le chef du Mouvement arabe de l'Azawad (MAA), Ahmed Ould Sidi Mohameda, d'anciens parlementaires et diplomates arabes maliens qui résident à Bamako, dont Sidi Mohamed Ould Oumrani et Baba Ould Sidi Wafi, a indiqué M. Ould Taleb.

Selon lui, la convergence ne comprend aucun membre des groupes armés ayant occupé pendant plusieurs mois le nord du Mali en 2012, qu'il s'agisse de la rébellion touarègue du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA, ayant déclenché l'offensive qui a conduit à l'occupation du Nord malien) ou des organisations djihadistes liées à Al-Qaïda.

Elle est clairement «pour l'unité et l'intégrité territoriale du Mali», a insisté le porte-parole: «Aucune personnalité parmi les mercenaires qui ont cherché la division de notre communauté et de vivre sur le dos de notre peuple n'en fait partie, ni personne en relation avec les mouvements accusés de liens avec AQMI (Al-Qaïda au Maghreb islamique) et le MNLA».

«Nous sommes prêts à intégrer la commission nationale de réconciliation et à toute forme de négociations avec le gouvernement malien sur l'avenir de ce territoire» qu'est le Nord malien, a-t-il ajouté.

Le gouvernement malien a créé début mars dernier une «Commission dialogue et réconciliation» (CDR), ayant pour mission de «rechercher, par le dialogue, la réconciliation entre toutes les communautés maliennes».

Dans leur déclaration, les Arabes maliens s'inquiètent aussi «des risques de marginalisation de (leur) communauté par rapport à toutes les grandes questions de l'heure, notamment la participation au dialogue politique».

Ils condamnent le «terrorisme sous toutes ses formes», «le banditisme transfrontalier», trafics en tous genres et «activités illicites et criminelles». Ils dénoncent des «dérapages» dont sont victimes selon eux des civils dans les régions de Tombouctou (nord-ouest du Mali) et de Gao (nord-est du Mali).

Les Arabes sont une minorité dans le territoire de l'Azawad, berceau des Touaregs, eux-mêmes minoritaires dans l'ensemble du Mali.