Un responsable de la communication de l'armée malienne a annoncé lundi soir à la télévision publique ORTM que des militaires «fautifs» ont été rappelés du nord du Mali, où des soldats maliens ont été accusés d'exactions dans le cadre de la guerre en cours contre les jihadistes.

Des «éléments ont manqué de tact dans certaines situations, et le chef d'état-major général a pris des dispositions, il a rappelé les éléments fautifs et qui seront mis à la disposition des autorités judiciaires», a déclaré le capitaine Modibo Naman Traoré, de la Direction de l'information publique des armées, à l'antenne de cette chaîne de télévision captée à Dakar.

Le capitaine Traoré s'exprimait dans un programme quotidien de l'ORTM intitulé «Sur la ligne de front», diffusé en soirée et consacré à l'actualité de la guerre au Mali.

Lorsque le présentateur l'a interrogé sur les accusations d'exactions sur des civils portées contre des soldats maliens à Tombouctou (nord-ouest) et des images diffusées par «certains médias internationaux» sur ce sujet, il a répondu: «Effectivement, c'est vrai, mais le chef d'état-major général a pris des dispositions», puis a annoncé le rappel des «éléments fautifs».

Il n'a pas fourni plus de détails à ce sujet: ni sur l'éventuelle enquête ayant permis d'identifier les présumés auteurs d'exactions, ni ce qui leur est exactement reproché, ni leur nombre, ni d'indication de dates. Le présentateur de l'émission n'a de son côté identifié aucun des «médias internationaux» évoqués, mais il a estimé que les images qu'ils ont diffusées «ne font pas honneur» à l'armée malienne.

Depuis janvier, des opérations militaires sont menées par le Mali, appuyé par la France et plusieurs États africains, pour chasser des groupes armés liés à Al-Qaïda, qui ont occupé le nord du Mali pendant près de dix mois entre 2012 et 2013, y commettant de nombreuses exactions au nom de la charia, la loi islamique.

Selon plusieurs témoins et des ONG de défense des droits de l'Homme, ces opérations militaires se sont accompagnées d'exactions de la part de soldats maliens contre des personnes accusées d'avoir collaboré avec les islamistes armés, particulièrement au sein de communautés de Maliens à la peau claire, dont les Touareg et les Arabes.