Barack Obama a donné samedi le coup d'envoi des manifestations de son investiture de 44e président des États-Unis en prenant le train de Philadelphie à Washington, où il sait que l'attendent «des jours difficiles».

À trois jours de l'investiture mardi du premier président noir des États-Unis, ce voyage en train suit les traces de son modèle et prédécesseur Abraham Lincoln pour son investiture en 1861. Avant de prendre place à bord du train qui doit relier le berceau de la démocratie américaine à la capitale de l'Union, M. Obama s'est dit conscient de l'arrivée de «jours difficiles» qui vont nécessiter «beaucoup de travail».

Dans un discours, il a invité ses compatriotes à adopter une «nouvelle déclaration d'indépendance, pas simplement dans notre pays, mais dans nos propres vies, (une indépendance vis-à-vis) de l'idéologie et de l'étroitesse d'esprit, du préjudice et du sectarisme».

«Ce qu'il nous faut, c'est la même persévérance et les mêmes idéaux que nos pères fondateurs», a-t-il déclaré dans la ville où a été signée la déclaration d'indépendance en 1776.

M. Obama a fait référence à l'état de l'économie américaine en récession, avec un taux de chômage à 7,2%, le plus élevé depuis 1993.

«Rarement dans notre Histoire, une génération a été confrontée à d'aussi importants défis. Une économie en récession, deux guerres, dont une qui doit être terminée de manière responsable (l'Irak, ndlr), et l'autre qui doit être gérée intelligemment (l'Afghanistan), une planète en réchauffement du fait de notre dépendance au pétrole qui ne peut perdurer», a-t-il déclaré.

Un peu plus tôt, dans sa dernière allocution diffusée à la radio et en ligne avant de devenir mardi le 44e président des États-Unis, il a assuré: «Nous vivons des jours difficiles et encore bien d'autres jours difficiles sont devant nous. Notre pays est en guerre. Notre économie est en plein désarroi. Et il y a beaucoup de travail à faire pour rétablir la paix et progresser vers la prospérité».

Mais il a également estimé que les difficultés pouvaient être surmontées. «Alors que nous nous approchons de cette grande tradition américaine (l'investiture), nous nous rappelons que nos difficultés peuvent être surmontées si nous faisons appel à l'esprit qui a renforcé notre démocratie depuis que George Washington a prêté serment», a-t-il dit en évoquant le premier président des États-Unis qui avait prêté serment en 1789.

«Mais maintenant, tous les Américains mettent entre nos mains la promesse d'un nouveau commencement», a-t-il encore estimé.

M. Obama a également salué la transition pacifique, entamée depuis son élection le 4 novembre, avec son prédécesseur républicain George W. Bush.

«Les transitions nous rappellent que ce que nous avons en commun en tant qu'Américains dépasse nos divergences politiques», a-t-il déclaré.

«Lors de cette transition, le président Bush et son administration ont offert de coopérer et fourni une aide inestimable à mon équipe», a-t-il reconnu.

Après Philadelphie, le convoi devait s'arrêter à Wilmington (Delaware, est), la ville du futur vice-président Joe Biden. Ce dernier, qui a été sénateur du Delaware pendant 36 ans.

Le train devait se diriger ensuite vers Baltimore (Maryland, est) où le futur président devrait prononcer un discours en plein air par le froid polaire qui règne ces temps-ci aux abords de la capitale américaine.

M. Obama était attendu à Washington en fin d'après-midi.