La Russie a rejeté samedi les accusations lancées cette semaine aux États-Unis, selon lesquelles elle n'avait partagé avec le FBI que des informations limitées sur l'un des suspects d'origine tchétchène des attentats du marathon de Boston avant l'attaque.

«Il semble qu'on essaye de faire peser la responsabilité sur nous. Si c'est bien ça, alors nous avons affaire à un coup indigne», a lancé le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.

«Nous n'excluons pas que sur fond de campagne antirusse aux États-Unis, en rapport avec les événements en Ukraine et en Crimée, quelqu'un essaye de blanchir les services spéciaux américains, qui n'ont pas vu qu'une attaque terroriste se préparait», a poursuivi le ministère.

Les troubles en Ukraine divisent fortement Occidentaux et Russes, qui traversent leur pire crise depuis la fin de la guerre froide.

«Les organes compétents russes, bien avant les attentats de Boston, ont transmis à leurs collègues américains leurs conclusions sur Tsarnaev, mais pour diverses raisons elles n'ont pas été étudiées de manière appropriée», a ajouté la diplomatie russe.

Les attentats de Boston ont fait 3 morts et 264 blessés le 15 avril dernier, quand deux bombes artisanales avaient explosé quasi-simultanément, près de la ligne d'arrivée du marathon auquel participaient des milliers de coureurs.

Les États-Unis ont requis la peine de mort pour Dzhokhar Tsarnaev, âgé à l'époque de 19 ans, pour son rôle dans les explosions. Son frère, Tamerlan, 26 ans, le plus radical des deux, avait été tué lors d'une course poursuite avec la police trois jours après les attentats. Les deux frères étaient musulmans d'origine tchétchène.

Un rapport confidentiel d'un inspecteur général du renseignement américain, cité par le New York Times jeudi, a affirmé que le FBI n'avait pas été pas en mesure de déjouer les attentats d'après les informations qu'il détenait à l'époque des faits.

Les Russes avaient informé la police fédérale dès 2011 que Tamerlan «était devenu un adepte de l'Islam radical et un grand croyant». Mais par la suite, avance le quotidien, les Russes ont décliné plusieurs demandes d'agents du FBI de Boston.

Selon le quotidien, le rapport précise que ce n'est qu'après l'attentat que les Russes ont partagé toutes les informations qu'ils détenaient sur Tamerlan Tsarnaev.