Le seul suspect encore vivant du double attentat à la bombe perpétré au marathon de Boston a affirmé à ses parents, lors d'une conversation téléphonique, que son frère et lui étaient innocents, a déclaré sa mère jeudi à l'Associated Press.

Pendant ce temps, le père de l'immigrant tchétchène tué en Floride alors qu'il était interrogé par le FBI au sujet de ses liens avec l'un des suspects a maintenu que les agents américains avaient «exécuté» son fils.

Dzhokhar Tsarnaev, 19 ans, a téléphoné à sa mère la semaine dernière. Il s'agissait de leur première conversation depuis l'arrestation du jeune homme, a déclaré la mère, Zubeidat Tsarnaeva, à l'Associated Press.

Dzhokhar a dit à sa mère qu'il se portait mieux et qu'il avait un très bon médecin, mais qu'il peinait à comprendre ce qui lui est arrivé, a-t-elle dit.

Le double attentat à la bombe du 15 avril à Boston a fait trois morts et plus de 260 blessés.

Le frère aîné, Tamerlan Tsarnaev, 26 ans, a été tué dans un échange de tirs avec la police, tandis que son jeune frère Dzhokhar est détenu dans un hôpital pénitentiaire après avoir été grièvement blessé dans un affrontement avec les forces de l'ordre.

«J'ai senti qu'il était en train de devenir fou à cause de l'injustice qui nous est arrivée, parce qu'ils ont tué Tamerlan qui était innocent», a déclaré la mère, maintenant les allégations de la famille Tsarnaev, qui affirme que leurs fils n'ont rien à se reprocher.

Les parents Tsarnaev ont reçu l'Associated Press dans leur nouvel appartement de Makhachkala, capitale du Daguestan, une province rebelle de Russie. L'appartement ne contenait pas de meubles à part un téléviseur, quelques tapis et des tapisseries disposées au sol.

Le père des deux jeunes hommes, Anzor Tsarnaev, a déclaré qu'il avait acheté l'appartement pour Tamerlan, qui devait apparemment y emménager plus tard cette année avec sa femme et leur petite fille. Il a aussi affirmé qu'ils voulaient transformer leur ancienne maison en cabinet de dentiste afin que Dzhokhar, étudiant en hygiène dentaire, puisse y travailler à la fin de ses études.

«Tout ce que je peux faire, c'est prier Dieu et espérer que la justice triomphe un jour, que nos enfants soient blanchis et que Dzhokhar nous revienne, handicapé mais vivant», a affirmé le père.

À Moscou, le père du Tchétchène de 27 ans tué lors de son interrogatoire par le FBI a accusé les agents fédéraux d'être des «bandits» qui ont exécuté son fils.

Lors d'une conférence de presse, Abdul-Baki Todashev a montré aux journalistes 16 photos montrant selon lui son fils Ibragim dans une morgue de la Floride. Il a affirmé que le corps de son fils portait les traces de six blessures par balle, dont une à l'arrière de la tête, en précisant que les images avaient été prises par un ami de son fils, Khusen Taramov.

Il n'a pas été possible d'authentifier les photos dans l'immédiat.

Selon le FBI, Ibragim Todashev était interrogé par un agent fédéral et deux membres de la garde nationale du Massachusetts au sujet de ses liens avec Tamerlan Tsarnaev et d'un triple meurtre survenu en 2011 au Massachusetts.

Les trois membres des forces de l'ordre ont initialement affirmé qu'Ibragim Todashev avait menacé l'agent du FBI avec un couteau, mais deux d'entre eux ont ensuite déclaré que les circonstances de l'incident n'étaient pas très claires.

Le père affirme que son fils était «non armé à 100 pour cent».

Khusen Taramov a confirmé jeudi qu'il avait pris des photos du corps Ibragim Todashev dans un salon funéraire d'Orlando et qu'il avait envoyé les images au père de son ami. Il a précisé qu'Ibragim possédait une épée décorative dont le manche était brisé, mais qu'il ne s'agissait pas d'une arme.

«L'épée ne pouvait couper quoi que ce soit», a-t-il dit. «J'ai joué avec à plusieurs reprises. Elle n'était pas coupante. Elle aurait pu causer des dommages semblables à ceux causés par un morceau de bois, pas plus.»

Un porte-parole du FBI a refusé jeudi de commenter l'allégation selon laquelle Ibragim Todashev n'était pas armé.

«Je pensais que les histoires comme celles-là n'existaient que dans les films», a déclaré le père du jeune homme lors de la conférence de presse. «Ils tirent sur quelqu'un et ils lui tirent ensuite dans la tête pour être sûrs. Ce ne sont pas des agents du FBI, ce sont des bandits», a-t-il dit.