La justice bulgare a décidé mardi l'extradition vers la France de Fritz-Joly Joachin, un Français proche des frères Kouachi, les auteurs de l'attentat du 7 janvier contre Charlie Hebdo à Paris.

«Je suis innocent, je veux retourner en France», a déclaré M. Joachin. Il a admis connaître de longue date Chérif et Saïd Kouachi, mais conteste avoir été associé à la préparation de leur attentat.

Le tribunal de Haskovo (sud) s'est prononcé sur un mandat d'arrêt émis contre cet homme de 28 ans, d'origine haïtienne, pour «participation à un groupe criminel armé dont l'objectif était l'organisation d'actes terroristes». La décision est définitive, et selon Radi Radev, l'avocat du suspect, l'extradition pourrait intervenir «dans les 24 heures».

Les faits reprochés à M. Joachin seraient passibles de dix ans de prison. Interrogé par l'AFP à la fin de l'audience, il s'est dit «content de retourner en France», et a répondu «non» à la question de savoir s'il redoutait une condamnation.

L'homme avait été interpellé le 1er janvier alors qu'il tentait de franchir la frontière bulgaro-turque avec son fils de 3 ans, dont on soupçonne qu'il voulait l'emmener en Syrie.

M. Joachin voyageait lors de son arrestation avec trois autres personnes, toutes soupçonnées de contacts avec Chérif Kouachi. Mais seul Fritz-Joly Joachin a été arrêté en Bulgarie - au titre, à l'origine, d'un premier mandat d'arrêt pour enlèvement parental -, ses compagnons ayant pu poursuivre leur route vers la Turquie.

Parmi eux figurait Cheikh Diakhabi, un Français condamné en 2006 pour être entré illégalement en Irak, et qui a été arrêté le 2 janvier en Turquie. Il devrait être expulsé vers la France d'ici «quelques jours», a indiqué une source proche du dossier à l'AFP en Turquie.

La compagne turque de M. Joachin, Imané Chanaa, qui l'accompagnait aussi au moment de son arrestation, a pour frère Younès Chanaa, détenu pour participation supposée à un réseau de recrutement en Europe de djihadistes pour le groupe armé État Islamique, ont précisé des enquêteurs.