Malgré les protestations et les inquiétudes de la Ville de Reims, l'un des frères Kouachi, les responsables de l'attentat terroriste du Charlie Hebdo à Paris, a été enterré vendredi soir, ont rapporté les autorités municipales.

Les responsables de la Ville ont indiqué que l'enterrement de Saïd Kouachi, l'aîné des deux frères, avait eu lieu à la demande du gouvernement français et s'était fait rapidement, étant donné le risque de perturbations qu'il comprenait, et pour tourner la page rapidement sur cet épisode tragique pour la France.

La tombe de l'homme, abattu le 9 janvier par la police au terme de trois jours d'attaques diverses qui ont fait un total de 17 victimes, en plus des trois assaillants, est anonyme, et le nom du cimetière où il a été inhumé n'a pas été divulgué. La cérémonie s'est faite de la manière la plus discrète.

Plus tôt cette semaine, le maire de Reims, Arnaud Robinet, s'était opposé catégoriquement à la requête de la famille Kouachi d'enterrer Saïd dans la ville où il vivait, craignant que la tombe n'attire «des fanatiques» et qu'elle ne serve à promouvoir la haine. Samedi à la télévision de BFM TV, M. Robinet a affirmé qu'il avait été contraint de permettre l'enterrement en vertu d'une loi qui garantit le droit d'être enterré dans sa ville de résidence.

L'avocat de la veuve de Saïd Kouachi, Antoine Flasaquier, a affirmé que l'enterrement avait eu lieu durant la nuit «dans la discrétion et la dignité». L'épouse de Kouachi n'a pas assisté à l'enterrement, de peur de révéler l'emplacement de la tombe à des journalistes qui l'auraient suivie.

Les deux autres djihadistes abattus par la police la semaine dernière n'ont pas encore été inhumés. Chérif Kouachi devrait être enterré à Gennevilliers, en banlieue de Paris. Les autorités municipales ont affirmé vouloir éviter tout dérangement inutile lié à l'enterrement. Il sera également inhumé dans une tombe anonyme.

Il y a près de trois ans, un débat semblable sur l'enterrement d'un terroriste avait eu lieu en France. En 2012, Mohamed Merah avait tué trois élèves juifs, un rabbin et trois soldats à Toulouse et Montauban. Le président français Nicolas Sarkozy était alors intervenu pour permettre son enterrement, malgré les objections du maire de Toulouse.