Le chef du gouvernement israélien Benyamin Nétanyahou s'est recueilli lundi à Paris devant le supermarché casher où quatre juifs ont été tués par un djihadiste vendredi.

Accueilli aux cris de «Bibi, Bibi», son surnom, le premier ministre israélien, sous très haute protection, s'est recueilli devant les fleurs déposées sur les lieux du drame, a constaté un journaliste de l'AFP. Il avait la veille rendu hommage aux victimes à la Grande synagogue de Paris.

Il a déposé une bougie à terre devant l'Hyper Casher, où des centaines de fleurs et de bougies ont été déposées depuis vendredi, pendant que des spectateurs venus le saluer entonnaient la Marseillaise.

Benyamin Nétanyahou, accompagné notamment de son ministre des Affaires étrangères Avigdor Liberman, s'est ensuite brièvement exprimé devant la presse israélienne.

Il est reparti au bout d'une dizaine de minutes, sous les applaudissements d'une centaine de personnes, dont beaucoup arboraient un drapeau israélien.

L'ambassade d'Israël en France avait annoncé samedi soir que Benyamin Nétanyahou se rendrait en France pour participer à la manifestation contre le terrorisme qui a rassemblé plus d'un million et demi de personnes dimanche à Paris.

Après cette marche, le premier ministre israélien s'est rendu dimanche soir à la Grande synagogue de Paris où il a salué «la position très ferme» et la «détermination» du président français François Hollande et du premier ministre Manuel Valls - venus également rendre hommage aux victimes à la synagogue - «contre le nouvel antisémitisme et le terrorisme».

M. Nétanyahou a également «remercié» Lassana Bathily, l'employé musulman du supermarché casher qui avait sauvé la vie à plusieurs clients du magasin vendredi en les aidant à se cacher du preneur d'otages Amédy Coulibaly.

Le chef du gouvernement israélien a par ailleurs répété à cette occasion aux juifs français qu'ils «seraient accueillis à bras ouverts» en Israël s'ils souhaitaient s'y installer, tout en soulignant qu'ils avaient le droit de vivre «en particulier en France».

Le sujet sensible de l'émigration des juifs de France en Israël avait donné lieu à une passe d'armes à fleurets mouchetés samedi entre Benyamin Nétanyahou et Manuel Valls. Le premier avait estimé qu'Israël était le «foyer» des juifs de France, ce à quoi le second avait répliqué que «la France, sans les juifs de France, n'est plus la France».