Des «combattants étrangers» en Syrie souhaitent se rendre en Europe, notamment en Belgique, pour «commettre un attentat», a affirmé mardi le chef de l'organe chargé d'évaluer la menace terroriste en Belgique, quatre semaines après les attaques djihadistes qui ont fait 32 morts et 340 blessés à Bruxelles.

«Il y a beaucoup de renseignements, par exemple des signaux que des FTT (Foreign terrorist fighters), des combattants en Syrie, voudraient retourner, pas seulement vers la Belgique, mais vers l'Europe, pour commettre un attentat», a déclaré Paul Van Tigchelt, directeur de l'OCAM (Organe de coordination pour l'analyse de la menace) lors d'une conférence de presse.

«L'enquête s'est déroulée de manière intense et a connu de sérieuses progressions», a estimé M. Van Tigchelt. «Mais le danger n'est pas écarté», a-t-il ajouté, sans donner plus de détails.

L'OCAM a donc décidé de maintenir un niveau 3 (sur une échelle de 4) de menace terroriste pour l'ensemble de la Belgique, ce qui signifie que «la menace est toujours considérée comme grave, possible et vraisemblable», a expliqué l'organisme public qui rassemble les informations disponibles et conseille les autorités.

L'OCAM est sous la tutelle du ministère de l'Intérieur.

Les «sites stratégiques» belges - aéroports, grandes gares, transports en commun, sites nucléaires... - font donc toujours l'objet de mesures de sécurité renforcées permanentes.

Les centres commerciaux et autres lieux «à forte concentration de personnes», comme les cinémas, peuvent également bénéficier de mesures de protection particulières. La police, appuyée par l'armée, continue notamment à assurer la sécurité de ces lieux.

Quatre semaines après les attentats, qui avaient fait, outre 32 tués, quelque 340 blessés, 44 personnes se trouvent toujours à l'hôpital, dont 24 aux soins intensifs, a précisé lors de la conférence de presse le directeur du Centre de crise du gouvernement, Alain Lefèvre.

La double explosion de l'aéroport de Bruxelles et celle à la station de métro Maelbeek sont le fait de trois kamikazes. Un quatrième homme, Mohamed Abrini, qui n'avait pas fait exploser sa bombe à l'aéroport, a été arrêté le 8 avril à Bruxelles.

Mohamed Abrini, également inculpé dans le dossier des attentats du 13 novembre à Paris (130 morts), a été transféré lundi d'une prison bruxelloise à celle de Bruges (nord-ouest), tandis que son ami et complice présumé Salah Abdeslam, suspect-clé des attentats de Paris arrêté à Bruxelles le 18 mars, a été transféré de la prison de Bruges à celle de Beveren, près d'Anvers (nord).