Un oncle des deux frères soupçonnés d'avoir commis l'attentat de Boston, dont l'un a été tué par les forces de l'ordre, a appelé vendredi le survivant, traqué par des milliers de policiers, à «se rendre et demander pardon» aux victimes.    

Dans un entretien de dix minutes retransmis sur les télévisions américaines devant sa maison du Maryland, près de Washington, Ruslan Tsarni a estimé que ses neveux «portaient le discrédit sur tous les Tchétchènes», exprimant son désir de présenter lui-même ses excuses en leur nom.

«Je suis prêt à m'agenouiller devant (les victimes) pour leur demander pardon», a déclaré M. Tsarni, visiblement ému, soulignant que sa propre famille n'avait «rien à voir» avec celle de son frère depuis plusieurs années.

Les suspects de l'attentat de Boston ont été identifiés comme étant deux frères, d'origine tchétchène et de confession musulmane: Tamerlan Tsarnaev, 26 ans, mort dans la nuit de jeudi à vendredi des suites de blessures reçues au cours d'un affrontement avec la police, et son cadet Djokhar, 19 ans, qui était toujours en cavale vendredi après-midi.

«Djokhar, si tu es en vie, rends-toi et demande pardon», a lancé son oncle, expliquant avoir été «choqué» en découvrant le visage de ses neveux à la télévision et sur l'internet vendredi matin.

M. Tsarni, qui a précisé vivre légalement aux États-Unis, a indiqué que les deux frères n'avaient jamais été en Tchétchénie, une république russe à majorité musulmane du nord du Caucase, où la rébellion contre le pouvoir central de Moscou s'est progressivement islamisée et a de plus en plus débordé hors des frontières pour se transformer au milieu des années 2000 en un mouvement islamiste armé actif dans tout le Caucase du Nord.

Selon M. Tsarni, les deux frères n'ont rien à voir avec ce soulèvement. «Si c'est le cas, c'est que quelqu'un les a radicalisés», a-t-il assuré.

Selon leur oncle, les deux frères sont arrivés aux États-Unis depuis le Kirghizistan, en Asie centrale, en 2003. L'asile leur a été accordé aux États-Unis, où selon M. Tsarni, qui les a qualifiés de «perdants», ils n'ont jamais réussi à s'intégrer.

Interrogé sur ce qui avait pu les pousser vers le terrorisme, il a répondu: «La haine envers ceux qui ont été capables de s'intégrer». «C'est tout ce que je peux imaginer. Rien d'autre. Que cela ait à voir avec la religion, avec l'islam, c'est une imposture, c'est du toc».

«Bien sûr que nous avons honte. Ce sont les fils de mon frère, qui avait peu d'influence sur eux, pour être honnête, à ce que j'en sais», a-t-il ajouté.