Le roman Paris est une fête, souvenirs tendres et joyeux de l'écrivain américain Ernest Hemingway relatant son séjour dans la capitale française dans les années 1920, connaît un irrésistible regain de popularité depuis les attentats de vendredi.

Le livre de l'auteur de For Whom the Bell Tolls («Pour qui sonne le glas») s'arrache dans les librairies parisiennes. Des exemplaires sont déposés entre fleurs et bougies devant les vitres criblées de balles d'un des bars visés par les djihadistes. On le trouve aussi déposé devant la salle de concerts du Bataclan, centre de la tuerie qui a fait 129 morts et 352 blessés. Pendant la minute de silence en hommage aux victimes lundi, de nombreuses personnes tenaient le livre à la main.

Paris est une fête (A Moveable Feast en v.o.) se classait mercredi en tête des ventes de biographies sur le site d'Amazon. Le livre est actuellement en rupture de stock chez le géant américain de la distribution en ligne.

D'habitude, les libraires vendent 10 exemplaires du livre d'Hemingway par jour. «En ce moment, c'est 500», a confié M. Ducreux, attaché de presse de la maison d'édition Folio qui publie le texte.

Alors que 8000 exemplaires de Paris est une fête sont vendus en moyenne chaque année, l'éditeur a prévu une réimpression de 15 000 exemplaires de l'ouvrage.

Cet engouement rappelle celui qu'avait suscité le Traité de la tolérance de Voltaire, en janvier dernier après l'attentat contre Charlie Hebdo. L'éditeur avait dû procéder à une réimpression du livre du philosophe après avoir vendu 120 000 exemplaires.

Paris est une fête peut se lire comme un hommage à une ville, celle des années 1920, vibrante de culture. On croise les artistes qui fréquentent alors le quartier de Montparnasse, on rencontre la collectionneuse Gertrude Stein, le poète Ezra Pound, James Joyce... «Tel était le Paris de notre jeunesse, au temps où nous étions très pauvres et très heureux», écrit Hemingway.

«Paris valait toujours la peine, et vous receviez toujours quelque chose en retour de ce que vous lui donniez».