Le président français François Hollande était engagé samedi dans d'intenses échanges diplomatiques illustrés par de nombreux entretiens téléphoniques avec les dirigeants mondiaux, de l'Égyptien Abdel Fattah al-Sissi à la chancelière allemande Angela Merkel, qui ont tous fait part de leur soutien après les attentats (128 morts).

Le président Français s'est entretenu avec la chancelière allemande, son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, le premier ministre italien Matteo Renzi, le roi du Maroc Mohammed VI, le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy, le premier ministre belge Charles Michel et le président du Conseil européen Donald Tusk.

Angela Merkel a manifesté auprès du président français «tout son effroi face à la terreur et exprimé son soutien avec force face à la barbarie qui s'est produite», a indiqué l'entourage du chef de l'État.

Le président turc a «exprimé sa consternation» et indiqué que les sanglantes attaques de Paris seraient discutées «en priorité» au G20 qui s'ouvre dimanche à Antalya (Turquie).

Matteo Renzi a indiqué à François Hollande «ne pas avoir de mots» face aux événements, le roi du Maroc a dit «toute sa sympathie, exprimé ses condoléances et souhaité beaucoup de courage» au président français. «Nous sommes tous avec vous», a déclaré M. Rajoy.

En visite privée en France, le président tunisien Béji Caïd Essebsi a été reçu, à sa demande, par François Hollande, et a condamné lors d'un bref entretien ces attaques «barbares». Dans Paris «la ville des Lumières», c'est «l'obscurantisme contre la lumière», a estimé M. Essebsi. «Il n'y a pas un seul pays qui soit à l'abri d'une action pareille et la réponse doit être une réponse collective, une réponse solidaire».

Le président français s'est aussi entretenu avec son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi, et avec les premiers ministres britannique David Cameron et libanais Tammam Salam.

M. Sissi a «fermement condamné les attentats et présenté ses condoléances au nom du peuple égyptien face à ces crimes abjects et lâches», a indiqué l'Élysée.

Après les attentats de janvier à Paris ayant visé le journal satirique Charlie Hebdo, une épicerie casher et une policière municipale, plus de 50 dirigeants étrangers avaient afflué à Paris pour participer le 11 janvier à une marche historique en soutien aux 17 victimes des trois attaques djihadistes.

Vendredi, lors d'une cérémonie qui s'est tenue avant les attentats, François Hollande était revenu sur cette journée exceptionnelle sur le plan politique et symbolique. Il avait alors estimé qu'une telle mobilisation ne se reproduirait pas.

«Je ne pense pas qu'il y aura une autre manifestation de cette sorte, avec autant de chefs d'État et de gouvernement (...) Parce que toutes les questions de sécurité étaient, d'une certaine façon, transgressées», a-t-il dit devant la presse en remettant un prix de photographie.

«Mettre tous ces chefs d'État et de gouvernement dans le même cortège et faire en sorte que nous soyons là pendant un temps liés humainement, fraternellement, liés même politiquement (...), c'était forcément l'Histoire», a-t-il ajouté, en excluant toute possibilité de répétition à l'avenir.