Le Conseil de sécurité de l'ONU, réuni en un sommet exceptionnel sous la présidence de l'Américain Barack Obama, a adopté jeudi à l'unanimité une résolution appelant à l'instauration d'un monde dénucléarisé.

Peu après, M. Obama a cité un de ses prédécesseurs à la Maison-Blanche, le républicain Ronald Reagan, en disant à ses quatorze collègues du Conseil: «Une guerre nucléaire ne peut être gagnée et ne doit donc jamais être livrée». La résolution 1887, rédigée par les États-Unis, appelle les États signataires du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) à respecter leurs obligations et les autres à le rejoindre au plus tôt en tant qu'États non dotés (de l'arme atomique), afin de le rendre universel.

Le TNP compte 189 pays signataires. Israël, qui est considéré comme possédant l'arme nucléaire mais ne l'a jamais admis publiquement, n'en fait pas partie. L'Inde et le Pakistan, qui sont dotés de l'arme atomique, ne l'ont pas signé non plus. La Corée du Nord a quitté le traité en 2003.

Le texte appelle aussi tous les États à «s'engager de bonne foi dans des négociations sur des mesures efficaces de réduction des arsenaux nucléaires et de désarmement» et à oeuvrer à l'élaboration d'un «Traité de désarmement général et complet sous strict contrôle international».

La résolution ne fait aucune mention explicite de l'Iran ou de la Corée du Nord mais rappelle la validité des résolutions adoptées récemment par le Conseil et sanctionnant ces deux États pour leurs activités nucléaires ou balistiques sensibles.

Elle appelle également tous les États à «s'abstenir de tout essai nucléaire et à rejoindre le Traité international d'interdiction de ces essais (CTBT), afin de lui permettre d'entrer en vigueur».

Le texte appelle aussi la Conférence sur le désarmement à «négocier le plus tôt possible un Traité interdisant la production de matières fissiles destinées à des armes ou explosifs nucléaires».

Il «déplore les défis importants posés actuellement au régime de non-prolifération, que le Conseil de sécurité a identifiés comme constituant des menaces à la paix et à la sécurité internationale, et exige que les parties concernées respectent totalement leurs obligations découlant des résolutions pertinentes du Conseil».

Ce paragraphe constitue également une allusion voilée à l'Iran et à la Corée du Nord.

Le projet encourage d'autre part les efforts visant à développer les utilisations pacifiques de l'énergie nucléaire, dans un cadre qui réduise les risques de prolifération et adhère aux critères internationaux les plus stricts en matière de garanties et de sécurité.

Il rappelle que le TNP reconnaît à ses signataires le droit d'utiliser l'énergie nucléaire à des fins pacifiques, sans discrimination, et il appelle les États à adopter des systèmes plus stricts de contrôle des exportations de matières sensibles et de technologies du cycle nucléaire.

Le texte exprime le soutien du Conseil de sécurité à la conférence de suivi du TNP prévue pour mai 2010 à New York. La précédente conférence de révision entre États parties, visant à revigorer un TNP jugé obsolète, avait tourné au fiasco en mai 2005. Ces conférences se tiennent tous les cinq ans depuis l'adoption du TNP en 1970.

Les quinze États membres du Conseil de sécurité dont les cinq permanents (Chine, États-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie) étaient représentés par leur chef d'État ou de gouvernement lors de ce sommet.