Le président américain Barack Obama a menacé mercredi l'Iran de nouvelles sanctions contre son programme nucléaire controversé, tandis que la Russie et la Chine se montraient plus réservées.

Devant plus de 120 chefs d'Etat et de gouvernement réunis à New York pour l'Assemblée générale annuelle de l'ONU, Barack Obama a souligné que l'Iran, comme la Corée du Nord, menaçaient «d'entraîner» le monde «sur une pente dangereuse».

«Si les gouvernements d'Iran et de Corée du Nord choisissent d'ignorer les règles internationales, si ces pays placent la recherche d'armes nucléaires avant la stabilité régionale et la sécurité, s'ils ignorent les dangers d'une course aux armements nucléaires en Asie de l'Est et au Moyen-Orient, alors ils devront rendre des comptes», a-t-il dit.

A l'issue d'un entretien avec le président russe, Dmitri Medvedev, il a évoqué de possibles nouvelles sanctions contre l'Iran, visé déjà par trois résolutions de l'ONU à ce sujet.

A la tribune de l'ONU, Nicolas Sarkozy a lui aussi averti l'Iran. «Je veux dire aux dirigeants iraniens qu'en misant sur la passivité de la communauté internationale pour poursuivre leur programme nucléaire militaire, ils commettraient une tragique erreur», a-t-il affirmé.

«L'Iran a droit à l'énergie nucléaire mais imaginons l'arme nucléaire dans les mains des dirigeants actuels. C'est inacceptable», a-t-il dit aux chaînes de télévision françaises TF1 et France 2. Après avoir parlé de septembre pour de nouvelles décisions coercitives, le président français a donné jusqu'à décembre à l'Iran pour changer d'attitude.

Les Occidentaux soupçonnent depuis 2002 l'Iran de vouloir se doter de l'arme nucléaire sous couvert d'un programme civil, ce que Téhéran nie farouchement, proclamant son droit à enrichir de l'uranium.

Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad devait s'exprimer dans la soirée devant l'Assemblée de l'ONU lors d'un discours que le Canada a décidé de boycotter. Il s'agira d'un «message de paix», a assuré un collaborateur du président iranien, qui a multiplié ces derniers jours les provocations.

«Nous sommes prêts à étudier de nouvelles sanctions», a aussi dit à la tribune de l'ONU le Premier ministre britannique Gordon Brown.

Jusqu'à présent très réservé sur de nouvelles sanctions, le président russe, qui vient de bénéficier de la décision d'Obama de ne plus déployer en Europe le système antimissiles américain, ne les a pas exclues. «Les sanctions débouchent rarement sur des résultats productifs, mais dans certains cas des sanctions sont inévitables», a-t-il déclaré.

Sans citer l'Iran ou la Corée du Nord, le président chinois Hu Jintao a appelé à des «mesures crédibles» pour combattre la prolifération des armes atomiques et aller vers un désarmement nucléaire. Sa déclaration, la première d'un chef d'Etat chinois devant l'Assemblée générale, est intervenue à la veille de l'adoption d'une résolution, sur proposition américaine, du Conseil de sécurité appelant à une coopération en vue d'une planète dénucléarisée.

Campés devant le siège de l'ONU, très encadrés par la police new-yorkaise, des milliers de manifestants dénonçaient mercredi soir la présence du président iranien.

Les six pays chargés du dossier iranien (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne) doivent reprendre des négociations le 1er octobre à Genève avec l'Iran, après quatorze mois d'interruption.

Certains experts estiment que l'Iran pourrait n'être qu'à quelques mois de la capacité de fabriquer une bombe et Israël a prévenu qu'il empêcherait cela, au besoin militairement.