Les propriétaires de la mine chilienne où 33 mineurs sont bloqués depuis début août se sont vus interdire vendredi de quitter le territoire national, dans le cadre d'une procédure distincte pour un accident de travail qui a coûté une jambe à un employé sur le même site.

Alejandro Bohn et Marcelo Kemeny, dirigeants du groupe San Esteban qui détient la mine San Jose, ont comparu vendredi devant un tribunal de Caldera (nord), dans le cadre de la procédure pour «blessures graves» engagée par un employé, qui avait perdu une jambe dans une chute de pierres en juillet.

«Des antécédents permettent de présumer de la responsabilité» des prévenus, a estimé le juge Ruben Bustos, qui a accédé à la demande de l'accusation d'interdire aux deux dirigeants de quitter le pays.

Rafael Cortes, avocat du travailleur accidenté, a déclaré à la presse que l'accident «démontre une négligence permanente, et plus que cela une fraude, de la part de la direction de l'entreprise».

L'avocat de San Esteban, Gonzalo Insunsa, a pour sa part plaidé que l'accident «est un accident de travail typique, comme il en existe tous les jours au Chili, dans le secteur minier en particulier».

Les dirigeants de San Esteban sont déjà sous le coup d'une plainte, déposée par la famille d'un des 33 mineurs bloqués sous terre, pour manquement à leur devoir, pour avoir rouvert en 2008 la mine de cuivre et d'or, malgré un accident du travail qui avait entraîné sa fermeture temporaire en 2007.

Les conditions de sécurité de la mine San José ont été mises en causes par des employés et des syndicats depuis l'éboulement du 5 août dernier, qui a piégés 33 mineurs à 700m sous terre.

Les 33 hommes devraient être remontés à la surface dans la deuxième quinzaine d'octobre, selon les autorités.