Notre journaliste a fait un aller-retour Montréal-New York, dimanche, pour savoir si, dans les transports, dans les airs comme sur terre, le 11 septembre 2011 était un jour comme les autres.

Ç'aurait pu tomber un jour de semaine. «Les mardis et jeudis sont les journées les plus achalandées dans les aéroports», dit Christiane Beaulieu, vice-présidente communications, d'Aéroports de Montréal. Mais, cette fois, le 11 septembre est tombé un dimanche.

En ce 10e anniversaire des attaques à New York, j'ai donc rapidement récupéré ma carte de bord et franchi la sécurité. Billet scanné quatre fois plutôt qu'une, veste et chaussures enlevés, contenants de liquide devant être insérés dans un petit sac de plastique... On était dans la routine imposée depuis la mi-septembre 2001.

Certains voyageurs craignaient une sécurité accrue. «Habituellement, pour un vol international, j'arrive deux heures et demie avant le départ, raconte Pascale Delisle qui s'est envolée pour la Jordanie, hier, sur les ailes d'Air France. Cette fois, j'ai pensé arriver trois heures à l'avance.»

Si les douaniers américains, présents à l'aéroport Trudeau, n'avaient pas confondu pendant 45 minutes l'auteure de ces lignes avec une autre Isabelle Massé, née le même jour mais qui a déjà commis un délit et qui n'est donc plus bienvenue aux États-Unis, je serais arrivée à la porte d'embarquement en un temps record! Car le dimanche matin, peu de gens volent vers New York.

Bref, après une entrée remarquée en tant que dernière passagère à bord, j'ai pu choisir mon siège dans un avion au tiers plein. Conseils de sécurité comme à l'accoutumée, vol tranquille... C'est à l'arrivée à New York qu'on constate qu'on ne vit pas un jour comme les autres. Des affiches lumineuses «Bienvenue à LaGuardia, une pensée pour nos victimes du 11-Septembre» nous rappellent que deux tours sont tombées, il y a exactement 10 ans.

Sur le pont Triborough menant à Manhattan, des policiers montent la garde et demandent parfois à des conducteurs de se ranger sur le côté. On imagine ceux des taxis subir plusieurs fouilles en une seule journée... «Pour nous, tout va bien, explique le chauffeur Rajinder Singh. C'est pour les conducteurs des camionnettes, particulièrement, que ce n'est pas drôle.»

Manhattan

Nous arrivons à Manhattan, aux abords de Central Park et de la 5e Avenue, en 20 minutes. Les nombreux piétons new-yorkais et ceux en visite marchent comme on aime le faire un dimanche. La température est idéale pour prendre l'air.

Il faudra voyager en métro vers le sud de l'île et se diriger jusqu'aux lieux des commémorations du 11-Septembre pour sentir de l'agitation et de la présence policière. Les policiers grimpent en grappe dans certains wagons de métro. Dehors, on sent évidemment leur présence accrue lorsqu'on se dirige vers Ground Zero. «Chaque fois, en métro, je pense à de possibles attaques terroristes. En avion, j'y pense moins, car la sécurité est bonne», dit Isabelle Laurier, résidante de New York depuis 15 ans, qui préfère quitter la Grosse Pomme les 11 septembre. «Pour éviter de voir les Américains ressasser la chose», précise-t-elle.

En reprenant un taxi pour l'aéroport LaGuardia de New York, on pourra aussi juger de la sécurité américaine. «Comme on est un 11 septembre, je vous conseille de passer la sécurité tout de suite pour être certaine de ne pas arriver en retard», dit une agente au comptoir Air Canada de l'aéroport new-yorkais.

Il était 15h50, soit près de deux heures avant mon vol de retour.

Alors la sécurité? Une procédure simple comme à l'aller et terminée en quelques minutes! Et ce, même s'il y avait plus de gens qui revenaient vers Montréal en fin de journée. «Ça m'étonne qu'il y ait eu autant de passagers aujourd'hui, affirme le commandant d'Air Canada Frédérick Bélanger. Car le 10e anniversaire, ça frappe l'imaginaire. On en a tellement parlé dans les médias que ç'aurait pu effrayer davantage de gens.»

Il semble finalement que ce sont les chauffeurs de taxi qui ont le plus pâti le 11 septembre 2011. «C'était horrible à cause du trafic, a lancé celui qui m'a conduite à l'aéroport en après-midi. C'était beaucoup plus compliqué que d'autres dimanches.»