Le Pakistan, dont les zones tribales ont servi de refuge au chef d'Al-Qaïda, Oussama Ben Laden, après les attentats du 11 septembre, a rendu hommage dimanche aux morts d'il y a dix ans, et souligné qu'il était lui aussi une cible privilégiée du terrorisme.

«Le Pakistan se joint aux peuples des États-Unis et du monde pour honorer la mémoire de ceux qui ont perdu la vie le 11 septembre 2001, ainsi que de ceux qui ont été victimes du terrorisme à travers le monde», a déclaré le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

«En tant que pays sérieusement touché par le terrorisme, nous réaffirmons notre détermination nationale à renforcer la coopération internationale pour l'élimination du terrorisme», selon le communiqué du ministère.

Islamabad était l'une des rares capitales à avoir reconnu le régime des talibans en Afghanistan, qui hébergeaient Ben Laden et Al-Qaïda. En quelques jours, le général Pervez Musharraf proclamait son alliance avec Washington.

Les relations entre Washington et Islamabad sont cependant très tendues.

Washington, qui déverse des millions de dollars d'aide essentiellement aux militaires, accuse de duplicité Islamabad, qui refuse, selon les Américains, de s'attaquer au principal bastion d'Al-Qaïda et des talibans afghans du réseau Haqqani dans le district tribal du Waziristan du Nord.

De son côté, Islamabad assure, sans pouvoir en justifier le détail, que plus de 35 000 Pakistanais ont été tués depuis 2001 dans les représailles des extrémistes alliés à Al-Qaïda.

Le 2 mai, un commando américain héliporté a tué Oussama ben Laden à Abbottabad, une ville-garnison pakistanaise où il se terrait, à deux heures au nord d'Islamabad.

Le Pakistan a reproché à Washington de ne pas l'avoir averti, tandis que de hauts responsables américains ont accusé à demi-mot la toute puissante armée et le renseignement pakistanais d'avoir caché la présence de Ben Laden.