La Maison-Blanche a affirmé que les États-Unis restaient «toujours vigilants» en matière de sécurité à l'approche du dixième anniversaire des attentats du 11 septembre 2001, tandis que la cour des Comptes américaine précise que le département de la Sécurité intérieure se doit de «renforcer son potentiel».

«Nous restons toujours vigilants, au cours de l'anniversaire et au delà», a affirmé le porte-parole de la présidence américaine, Jay Carney, en révélant que le président Barack Obama avait participé mardi à une réunion consacrée à ce sujet avec son équipe de sécurité nationale.

Lors de son point de presse quotidien, M. Carney a toutefois insisté sur le fait «qu'aucune menace spécifique» n'avait été identifiée à l'approche de dimanche, quand les Etats-Unis vont se recueillir pour se souvenir des pires attentats sur leur sol, qui avaient fait près de 3000 morts.

Le porte-parole a aussi indiqué que des «mesures de précaution, visibles et invisibles» avaient été prises, en refusant d'entrer dans les détails.

Plus tôt mercredi, le Pentagone avait annoncé avoir relevé le niveau de sécurité dans les bases militaires américaines, une «précaution» avant la commémoration du dixième anniversaire des attentats.

Selon Janet Napolitano, ministre de la Sécurité intérieure des Etats-Unis, «il n'y a pas d'information crédible et précise» sur un projet d'attentat d'Al-Qaïda ou d'un groupe affilié au moment des commémorations.

Pourtant l'administration a renforcé sa «vigilance» à l'approche du 11 septembre particulièrement autour des trois sites touchés par Al-Qaïda en 2001.

Janet Napolitano a prévenu que les Etats-Unis risquaient moins d'être la cible d'attaques spectaculaires que de petits attentats plus difficiles à déjouer.

Malgré l'élimination de son chef Oussama Ben Laden en mai par un commando américain au Pakistan, «Al-Qaïda est toujours là», a souligné mercredi le principal conseiller du président Obama pour l'antiterrorisme, John Brennan, lors d'une conférence-débat consacrée à «l'évolution de la menace terroriste et l'importance du renseignement pour protéger le territoire national».

«Un travail incroyable a été accompli», s'est-il félicité, soulignant qu'un «partenariat international avait véritablement fleuri». Mais «nous devons maintenir cette pression sur Al-Qaïda», a-t-il dit, ajoutant que le réseau était «encore très actif en Irak».

Aux Etats-Unis, «il faut maintenir un certain niveau de vigilance», a-t-il encore déclaré, précisant qu'il «y a d'autres groupes» qu'Al-Qaïda.

«La menace demeure, le danger est toujours là», a déclaré pour sa part le général Michael Hayden, ancien directeur de la CIA.

Lors de cette même conférence organisée par le CSIS (centre d'études stratégiques internationales), le général Hayden a insisté sur la nécessité de poursuivre la collaboration entre les services de renseignement et les autorités locales aux Etats-Unis.

Le département de la Sécurité intérieure des États-Unis, créé dans la foulée du 11-Septembre, a fait des progrès mais conserve encore des «lacunes et des faiblesses» 10 ans après les attentats, selon un rapport officiel présenté mercredi devant le Congrès.

«Faiblesses» dans la sécurité intérieure

Selon un résumé du document de 226 pages publié par la cour des Comptes américaine (GAO), le ministère «continue sa maturation» mais «davantage de travail reste à effectuer pour que le département de la Sécurité intérieure réponde aux lacunes et aux faiblesses dans ses efforts opérationnels actuels».

Le texte précise que le département doit encore «renforcer l'efficacité de son action pour atteindre son meilleur potentiel».

Parmi les domaines désignés par le rapport comme pouvant être améliorés figure la sécurité aux frontières. Un meilleur contrôle des entrées est possible grâce à la mise en place de la biométrie, selon le rapport, mais le contrôle de la sortie des personnes entrées légalement reste insuffisant.

La sécurité aérienne a aussi été améliorée avec le filtrage des passagers, mais, toujours selon la GAO, le ministère n'a «pas de plan» pour un contrôle des bagages à la hauteur des «exigences de détection des explosifs sophistiqués».

La GAO estime aussi que le ministère doit «renforcer son action» en terme de préparation et de réponse aux risques, y compris pour les catastrophes naturelles.

En outre, des efforts restent à effectuer dans le domaine des menaces d'ordre nucléaire, biologique ou chimique.

Selon le rapport, le ministère doit aussi faire des efforts pour «mettre en place des partenariats et renforcer le partage et l'utilisation d'informations», l'une des grosses lacunes de la sécurité des États-Unis avant le 11-Septembre.

Mercredi, devant la commission de la Sécurité intérieure du Sénat, Jane Holl Lute, secrétaire adjointe à la Sécurité intérieure, a estimé que «de grands progrès avaient été effectués au département et dans le pays» depuis sa création en 2003.

La responsable a aussi assuré que le travail de la GAO avait par le passé aidé le ministère à améliorer son fonctionnement. «Même si nous avons fait des beaucoup de progrès, nous savons que nous devons continuer à nous améliorer», a-t-elle reconnu.

Parallèlement, le ministère doit faire face à l'austérité alors que les dépenses fédérales sont revues à la baisse. Le budget du département de la Sécurité intérieure est de 55 millions de dollars pour l'exercice budgétaire 2011 contre 62 millions l'année précédente.

Sur la question des réductions budgétaires, le sénateur indépendant Joe Lieberman, président de la commission, a mis en garde contre des mesures trop sévères qui pourraient mettre en danger le travail du ministère.

«On réduit, on réduit. C'est une vraie tentation de retirer des fonds des budgets de fonctionnement d'un département comme la Sécurité intérieure», a-t-il dit en présentant sa commission comme un «avocat» en faveur de la défense de ces budgets.