Des centaines de combattants talibans venus d'Afghanistan ont attaqué samedi matin sept postes-frontière pakistanais, tuant au moins 25 membres des forces paramilitaires, a annoncé l'armée pakistanaise.

Selon un communiqué militaire, 200 à 300 «terroristes» basés en Afghanistan ont attaqué sept postes-frontière paramilitaires dans le district de Chitral, dans le nord-ouest du Pakistan.

L'armée pakistanaise emploie souvent le terme de «terroristes» pour désigner des insurgés liés aux talibans et à Al-Qaïda.

Les assaillants ont franchi la frontière pakistanaise en venant des provinces afghanes de Kunar et de Nouristan. Des renforts ont été envoyés dans les postes attaqués.

«Au moins 25 hommes des forces de sécurité sont morts dans cette attaque», indique le communiqué de l'armée, qui souligne que l'opération a été lancée «depuis l'autre côté de la frontière».

Les forces de sécurité pakistanaises ont défendu leurs postes et «tué vingt terroristes», a déclaré l'armée.

Selon le communiqué, ceux qui sont soupçonnés d'avoir coordonné le raid sont des leaders insurgés pakistanais qui avaient fui il y a quelque temps vers l'Afghanistan devant les offensives des forces de sécurité pakistanaises contre leurs bastions du nord-ouest du Pakistan.

Ces suspects seraient notamment Maulanah Fazlullah, un religieux extrémiste de la vallée de Swat, et Faqir Muhammad, un commandant taliban du district tribal de Bajaur.

«Depuis leur expulsion de leurs régions natales, les terroristes se sont organisés dans les provinces de Kunar et de Nouristan avec le soutien d'autorités locales afghanes», affirme le communiqué de l'armée.

Selon l'armée, «la faible présence de forces de l'OTAN et de l'armée nationale afghane» le long de la frontière a permis aux insurgés la constitution de «zones sûres» en territoire afghan, qui leur servent de bases pour lancer des attaques en territoire pakistanais.

Des renseignements sur la présence près de la frontière d'insurgés pakistanais et de rebelles afghans qui les soutiennent ont été transmis à l'OTAN et aux autorités afghanes, poursuit le communiqué.

«Mais aucune action sérieuse n'a été engagée contre les terroristes, et les attaques contre des postes-frontière pakistanais se sont poursuivies dans l'impunité», déclare l'armée.

L'opération de samedi est en effet la dernière en date d'une série d'incidents frontaliers qui ont souvent fait monter la tension entre les autorités pakistanaises et afghanes.