Le numéro deux d'Al-Qaïda, Ayman al-Zawahiri, s'est engagé à poursuivre la voie du djihad contre l'Occident tracée par Oussama ben Laden, tué le 2 mai au Pakistan, dans une vidéo mise en ligne mercredi par le groupe de renseignement américain SITE.

«Nous nous devons de continuer sur la voie du djihad (guerre sainte) pour expulser les envahisseurs de la terre d'islam», a lancé M. Zawahiri à l'adresse de «la nation islamique», dans un éloge funèbre du fondateur d'Al-Qaïda.

C'est le premier message vidéo de Zawahiri, qui s'exprimait avec à ses côtés une arme automatique, enregistré après la mort du chef du réseau Al-Qaïda tué par un commando américain à Abbottabad, dans le nord du Pakistan.

Al-Qaïda n'a toujours pas désigné de successeur à ben Laden. L'Égyptien Zawahiri, le «cerveau» et principal porte-parole d'Al-Qaïda, est désormais le premier dirigeant de l'organisation et l'homme le plus recherché du monde.

Rendant un hommage posthume à Oussama ben Laden, «un pionnier du djihad contre les communistes, puis contre les croisés», il souligne que le fondateur d'Al-Qaïda «a terrifié l'Amérique de son vivant, comme il continue à la terrifier après sa mort au point qu'ils (les Américains) ont peur qu'il ait un tombeau» en jetant son cadavre à la mer.

«Cheikh Oussama ben Laden sera toujours une source de peur et de crainte pour les États-Unis et Israël, leurs alliés croisés et leurs agents corrompus», dit-il, en rappelant le sermon de ben Laden: les Occidentaux ne seront «jamais en sécurité tant que nous ne la vivrons pas et qu'(ils) ne seront pas partis de nos pays».

Ayman Zawahiri a dans ce contexte exhorté «tous les moujahidines en Afghanistan, au Pakistan, en Irak, en Somalie, dans la Péninsule arabique et dans le Maghreb islamique» à «redoubler d'efforts dans le djihad contre les croisés et leurs agents».

Il a aussi encouragé les Pakistanais à «se soulever contre leurs militaires mercenaires et leurs hommes politiques corrompus (...) qui ont transformé le Pakistan en une colonie américaine».

Saluant les soulèvements populaires en Tunisie, en Égypte, en Libye, en Syrie et au Yémen, il a assuré les jeunes protestataires dans ces pays du soutien d'Al-Qaïda.

«Nous menons avec vous un même combat contre les États-Unis et leurs agents», a-t-il dit, alors que l'influence du réseau extrémiste dans le printemps arabe était nettement marginale.

Il a ainsi invité les Syriens à «poursuivre la lutte et le djihad contre le régime corrompu et criminel» du président Bachar al-Assad.

Ayman Zawahiri a également mis en garde les Yéménites qui réclament le départ du président Ali Abdallah Saleh, contre «les manoeuvres politiques» des médiateurs du Golfe qui «cherchent à faire avorter votre révolution bénie». «Poursuivez vos sacrifices et votre révolte jusqu'à (...) l'établissement d'un régime qui appliquera la charia», la loi islamique.