Au lendemain des attaques du 11-Septembre, un groupe d'officiels conservateurs de la Maison-Blanche avait décidé de «refaire la carte géopolitique du Proche-Orient». Dix ans plus tard, ces «néo-conservateurs» ont quitté la vie publique. Leurs ambitions se sont heurtées à deux guerres plus sanglantes, chaotiques et coûteuses qu'ils ne l'avaient imaginé.

CONDOLEEZZA RICE

Nommée conseillère à la sécurité nationale dès les premiers jours de l'administration Bush, en 2001, Condoleezza Rice a été promue en 2005 au rang de secrétaire d'État, poste qu'elle a occupé jusqu'en 2009. Confidente de George W. Bush, Mme Rice a milité pour la guerre en Irak. «Il y aura toujours de l'incertitude sur la rapidité avec laquelle Saddam Hussein pourra acquérir l'arme atomique, avait-elle dit à l'époque. Mais nous ne voulons pas que la pièce à conviction soit un champignon atomique.» En mars 2009, Mme Rice a déménagé en Californie pour reprendre son poste d'enseignante au département de sciences politiques de l'Université Stanford. Elle fait partie des directeurs de la Stanford Graduate School of Business.





PAUL WOLFOWITZ

Paul Wolfowitz a été secrétaire adjoint à la Défense de 2001 à 2005. Il fut l'un des néo-conservateurs les plus ardents à la Maison-Blanche. Selon lui, les attaques du 11-Septembre étaient une occasion pour les États-Unis de changer en profondeur le visage géopolitique du Proche-Orient. Il a notamment affirmé que l'invasion de l'Irak serait financée par les revenus de la vente du pétrole irakien. Wolfowitz est devenu président de la Banque mondiale en 2005, mais il a dû démissionner en 2007, après avoir utilisé son influence pour trouver un emploi lucratif à sa petite amie. Il est aujourd'hui auteur d'articles d'opinion et chercheur rattaché au groupe conservateur American Enterprise Institute.





Photo: AFP

Paul Wolfowitz a occupé le poste de secrétaire adjoint à la Défense sous George W. Bush de 2001 à 2005.

DONALD RUMSFELD

Secrétaire à la Défense de 2001 à 2006, Donald Rumsfeld a été le porte-étendard de l'idéologie néo-conservatrice dans l'administration Bush. Selon des notes prises par un de ses proches collaborateurs l'après-midi du 11 septembre 2001, M. R umsfeld a dit, ce jour-là: «Nous devons agir vite. Avoir des cibles à court terme. Être dominants, tout balayer, les choses liées et celles qui ne le sont pas.» Son image a été ternie par les ratés des États-Unis en Irak et par le scandale de la prison d'Abou Ghraïb. Depuis sa démission, en novembre 2006, M. Rumsfeld a prononcé des allocutions et a écrit ses mémoires.

Photo: Bloomberg

Donald Rumsfeld